Le président Ali Bongo a adressé récemment un courrier à la direction d’Eramet (ERMT.PA: Cotation) afin que l’Etat gabonais puisse prendre une part de 10% à 15% dans le capital du groupe minier, lit-on jeudi dans le quotidien Le Figaro.
Dans une seconde lettre adressée à la direction d’Eramet, le chef d’Etat gabonais réclament également une augmentation de 25% à 33% de sa participation dans la Comilog, la société, filiale d’Eramet, exploite les mines de manganèse au Gabon.
La demande d’Ali Bongo est « un moyen d’entamer une négociation, elle n’a pas encore été étudiée par le conseil d’administration du groupe », ajoute le Figaro, qui cite une source proche du dossier.
Personne n’était disponible dans l’immédiat chez Eramet pour commenter ces informations.
L’entrée du Gabon au capital d’Eramet pourrait se faire à l’occasion de la sortie prévue du groupe nucléaire public français Areva (CEPFi.PA: Cotation), qui en détient près de 26%, ajoute le Figaro. Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) est pressenti pour reprendre cette participation.
Mais d’autres scénarios sont envisagés compte tenu des sommes en jeu, observe le quotidien. La capitalisation boursière d’Eramet s’élève à 6,5 milliards d’euros.
« Le FSI pourrait entrer au tour de table en même temps que le Gabon, avec, au passage, une augmentation du flottant qui contribuerait à faire progresser la valeur du titre », écrit le Figaro, citant également une source proche du dossier.
À condition cependant que la famille Duval, liée à Areva par un pacte d’actionnaires, n’exerce pas son droit de préemption.
L’actionnariat d’Eramet fait actuellement l’objet d’une confrontation entre l’homme d’affaires Romain Zaleski, qui détient 12,87% d’Eramet, et la famille Duval, premier actionnaire de l’entreprise avec 36,6% des parts.
Carlo Tassara France, la holding de Romain Zaleski, a déposé des résolutions visant à révoquer de leur mandat d’administrateurs quatre membres de la famille Duval. (voir [ID:nLDE63R02W]) (Jean-Michel Bélot, édité par Dominique Rodriguez)