Décidément, le sol français ne semble plus vraiment sourire au clan Bongo qui, depuis 1967, règne sur la république gabonaise. Après les comptes bancaires secrets d’Omar Bongo bloqués par la justice française, quelques mois avant le décès du vieux potentat en 2009… voici, en carafe et cloué au tarmac de l’aéroport de Nîmes-Garons, l’avion présidentiel du Gabon.
En fait, cela fait près de quatre ans que ce DC-8, floqué aux couleurs du drapeau de ce petit pays africain riche en ressources pétrolières, n’a pas redécollé. Depuis, l’appareil, sorti des usines McDonnell Douglas en 1969, qui a connu une première carrière comme avion cargo d’une grande compagnie avant de rejoindre le Gabon pour y être transformé en suite présidentielle volante, est sur les bras de la société de maintenance Sabena technics.

Alors quoi, l’entreprise installée au bord de la piste nîmoise ne parviendrait-elle pas à remettre en selle le prestigieux aéroplane ? Que nenni. En fait, les Bongo n’en veulent plus, de la vieille carlingue. L’une des filles d’Omar, soeurette donc de l’actuel président Ali qui a succédé à son père, suit le dossier et se rend régulièrement à Nîmes pour présenter cette « merveille » à de potentiels acheteurs.

Mais l’avion ne vaudrait plus grand-chose. Il est estimé à 200 000 € ou 300 000 € mais surtout devrait recevoir 2 ou 3 millions d’euros de réparation pour pouvoir planer à nouveau. Son destin est probablement en pièces détachées. De quoi au moins régler à Sabena la facture de quatre ans de stockage : 50 000 €.
Gabon, perle de la Françafrique, n’est plus ce qu’il était. Garons non plus d’ailleurs. De l’autre côté de la piste, ce sont les avions-emblèmes de l’Aéronavale sur le départ que l’on réduit en pièces détachées.

source: midilibre