Les Etats généraux de l’Education qui s’achèvent ce 18 mai à Libreville doivent accoucher d’un programme d’actions concrètes et solides pour redresser le système éducatif gabonais aujourd’hui confronté à de graves déficiences. Les experts tablent d’ores et déjà sur 1500 milliards de francs CFA jusqu’en 2020 et le chef de l’Etat a par ailleurs souhaité l’allocation d’1,5 milliards de francs CFA par an pour l’achat d’ordinateurs OX ainsi que la mise en place d’une «Cité verte de l’Education et du Savoir».
1500 milliards de francs CFA sur 10 ans pour doter le Gabon d’un système éducatif de référence. C’est le budget prévisionnel du comité préparatoire des états généraux de l’Education qui a planché pendant quatre mois sur les carences structurelles, infrastructurelles et humaines du secteur et élaborer un programme décennal de redressement du système éducatif.
Les participants au conclave rendront ce soir leur verdict sur la viabilité et l’efficacité potentielle de ce programme qui devrait donc allouer 150 milliards de francs CFA par an à l’amélioration des capacités du système éducatif gabonais.
Recrutement d’enseignants pour le primaire, le secondaire et le supérieur, construction d’établissements scolaires et d’ateliers, construction de logements, recyclage d’enseignants, le comité préparatoire a dressé une liste et un chronogramme des actions à entreprendre sur le court et le moyen terme pour redresser le système éducatif gabonais.
A l’entame des travaux, le chef de l’Etat avait par ailleurs soumis aux participants deux projets concernant l’arrimage du système éducatif aux nouvelles technologies et la promotion de l’adéquation formation-emploi.
Le premier projet consiste à allouer chaque année 1,5 milliard de francs CFA à l’achat d’ordinateurs XO qui seront distribués aux meilleurs élèves, meilleurs étudiants, meilleurs enseignants et meilleurs chercheurs.
Création de l’organisme OLPC (One Laptop per Child – « un portable par enfant »), le micro-ordinateur XO a été conçu spécialement pour les enfants des pays en développement. Il est fait de matériaux résistants, est facilement rechargeable et dispose d’une connexion Wi-Fi, de 4 ports USB et d’un écran tactile. Le défi de ses concepteurs est de le commercialiser à moins de 100 dollars (environ 54 000 francs CFA) pour réduire la fracture numérique dans le monde.
Le chef de l’Etat a également demandé aux participants de se pencher sur le projet de «Cité verte de l’Education et du Savoir», qu’il a décrit comme «un ensemble d’établissements scolaires et universitaires de référence internationale mis en place dans le cadre des partenariats public/privé et dont les promoteurs bénéficieraient de facilités fiscales et douanières sur les infrastructures et les équipements de pointe».
Il s’agirait «d’une sorte de zone franche scolaire et universitaire où les promoteurs privés (…) peuvent réaliser des bibliothèques, des librairies, des campus numériques, des universités virtuelles, des résidences pour étudiants et enseignants, le tout desservi en eau et en électricité par des industries propres», a ajouté Ali Bongo.
Ce projet serait par ailleurs «doté d’un fonds de recherche et développement et relié à des faisceaux d’instituts, laboratoires de recherche et bureaux d’études publics et privés», a-t-il conclu.
Mais pour que ces projets et ces budgets refondent effectivement un système éducatif performant au Gabon, le gouvernement devra garantir un suivi sans failles des mesures qui sortiront de ce conclave. Le système scolaire gabonais souffre par ailleurs d’archaïsmes flagrants et patents en matière de mœurs et de déontologie, qui nécessiteraient une répression sans complaisance pour que l’école gabonaise retrouve ses lettres de noblesse.