La « Squadra » s’est logiquement qualifiée pour la finale mais elle a dû attendre la deuxième mi-temps pour obtenir son billet après s’être créée plusieurs occasions. Les Bretons, quant à eux, ont été trop timides, notamment sur le plan offensif pour inquiéter un adversaire déterminé. La sélection de l’Ouest jouera donc le match pour la troisième place face au Togo.
Heureusement, la pluie s’était arrêtée pour le premier match si bien que la pelouse de Timizzolu n’avait presque pas souffer pour la rencontre tant attendue entre les insulaires et les Bretons. Après une parfaite communion lors du Dio vi Salvi Regina interprété en « live » par Canta u Populu Corse, le public s’est enflammé dès le coup d’envoi. Surtout qu’après quelques secondes de jeu, Yohan Cavalli faisait « flamber » Briand, le gardien breton. Puis, sur une passe de Mandrichi plein axe, Bérenguer rate le ballon aux six mètres.
De quoi enchanter les spectateurs. L’équipe de J.-M. Cavalli domine logiquement avec un sacré caractère dans les duels et la récupération ; ce qui, permet des remontées de balles efficaces avec des variantes latérales ou en profondeur.
Côté Bretagne, on essaye de construire mais dans les derniers mètres, la tâche se complique face à une défense intraitable. Penneteau peut être tranquille. Et nouvelle occasion pour la sélection Corse par l’intermédiaire de Mandrichi, auteur d’une belle reprise de volée captée en deux temps par Briand (22e).
Applaudissements encore sur un ciseau retourné du même Mandrichi (29e). Les locaux maîtrisent la situation en manquant néanmoins de vitesse dans l’aboutissement de leurs actions ou en péchant dans la finition. A l’image d’ailleurs de Mandrichi, qui, seul au point de penalty, voit son tir détourné par Briand (37e). La « Squadra » mène donc largement aux points à défaut de réussir à débloquer le tableau d’affichage. A la fin de la première période (les deux mi-temps étant de quarante minutes chacune), Mandrichi, toujours à l’affût, se heurte au gardien de but breton.
Deux buts en un quart d’heure
A la reprise, même scénario avec des Corses qui repartent de suite à l’attaque et Lorenzi rate d’un cheveu une remise de la tête de Bérenguer (42e). La formation, quant à elle, subit le pressing adverse, sans trouver de solutions offensives. Mais finalement, les efforts des insulaires vont être récompensés sur un débordement suivi d’un de Bérenguer qui trouve au second poteau Tiberi, fusillant Briand (45e).
Dans le stade, c’est évidemment l’explosion de joie. L’ouverture du score déclenche bien entendu une tentative de réaction de la part des visiteurs. Pourtant, les insulaires se créent une grosse opportunité sur un centre de Tiberi pour Mandrichi qui enlève trop sa frappe (53e). Ensuite, Y. Cavalli place un tir puissant repoussé par Briand (58e). La deuxième chance dans la foulée sera la bonne. Sur un déboulé de Cavalli, Bérenguer laisse astucieusement le ballon pour Mandrichi qui trompe Briand (60e).
Cette fois, la troupe dirigée par Michel Audrain en prend un sérieux coup sur la tête malgré les efforts de Legall, au four et au moulin, et Féret, en pointe. La sélection de l’île de Beauté persistent dans ses mouvements rythmés sans jamais fermer le jeu. Au contraire, elle se porte volontiers vers l’avant même si des imprécisions – au demeurant compréhensibles – laissent parfois un goût d’inachevé. Mais après tout, elle a assuré le spectacle.
Mais dans l’ensemble, sa victoire est largement méritée pour une équipe de tempérament qui affrontera demain le Gabon, impressionnant. La fête a été belle à Ajaccio. Elle le sera assurément à Bastia
GABON – TOGO : 3-0 (2-0)
Temps : Beau
Terrain : Pelouse moyenne.
Spectateurs : 1200 environ.
Arbitre : M. Hamel assisté de MM.
Pacelli et Boutry.
Buts : P.-E. Aubameyang (16e), Labo (c.s.c., 27e), Do Marcolino (84e).
Gabon : Ovono Ebang (Mezui, 80e) – Bamba, Brou Apanga, Ecuele Manga, Edou Yebe (C. Aubameyang, 69e) -W.
Aubameyang – Nibanangoye, Djissikadie (Issiemou, 69e), N’Guema (Do Marcolino, 80e) – P.-E. Aubameyang (Cousin, 76e), Meye.
Entraîneur : Gernot Rohr
Togo : Mensah – Assimiou, Eninful, Akoto, Labo – Dossevi, Konodonou, Brenner, Goga (Aziarou, 60e) – Amudikpe, Abraw.
Entraîneur : Hubert Velud.Le stade de Timizzolo n’en gardera pas un souvenir impérissable. Le public a sombré, dès la fin de la première mi-temps, dans un sommeil profond. Bien sûr, l’image était belle dans toute son émotion, ses couleurs, ses espoirs entre les sélections du Togo et du Gabon. Finalement, l’histoire retiendra que les Éperviers disputaient hier en Corse leur premier match depuis l’attaque de bus survenue au mois de janvier, la veille de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations 2010.
Quant aux Panthères, qui accueilleront la prochaine édition de la CAN, elles ont justifié leur rang de 43e nation au classement FIFA. Et d’épouvantail du tournoi.
Souffrant de nombreuses absences et inférieurs dans tous les compartiments du jeu, les Togolais d’Hubert Velud, l’ancien entraîneur du Gaz, étaient hier soir bien incapables de lui barrer la route. Le Togo s’est évertué à chercher la lumière et le sens de la vie tout au long d’une partie qu’il n’a jamais touchée du doigt, pas même effleurée.
Avec Thomas Dossevi, au four et au moulin, mais trop esseulé dans ses tentatives, les Éperviers ont senti le poids de la sentence dès la 11e minute, où Pierre-Emerick Aubameyang butait finalement sur Mensah, bien inspiré.
Et en effet, dans une enceinte ajaccienne silencieuse, le Togo se consuma dans le feu d’un jeu que les Gabonais s’ingéniaient à rendre léger, mobile, aérien. C’est d’ailleurs sur deux corners qu’ils allaient rendre les armes.
Do Marcolino enfonce le clou
Sur un oubli de la défense togolaise, Pierre-Emerick Aubameyang trouvait, le premier, la faille d’une tête rageuse (16e). Timide, la révolte venait de Dossevi, bien placé à la récupération d’un long ballon, enchaînait une frappe hors cadre (24e). Si bien que sur un nouveau corner de N’Guema, Labo enfonçait les siens en marquant contre son camp (27e). Mal fagotée, cette rencontre devenait un triste périple, un tunnel sans issue, dès lors que pas un Épervier ne parvenait à s’envoler. La seconde période ne donnait guère l’occasion de s’enflammer.
Les Panthères, aux crocs acérés, géraient tranquillement la rencontre. La fin des débats était saignante, brutale. Et alors que Do Marcolino scellait son entrée d’un troisième but et le sort d’un match à sens unique, le public avait déjà les yeux tournés vers l’affrontement entre la Bretagne et la Corse.
source: Corse matin