Les jeunes Gabonais connaissent une sexualité précoce et « 46% des filles gabonaises ont déjà eu un enfant à 19 ans », selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) à Libreville où s’achève jeudi une conférence sur les grossesses précoces.
Sur une population officiellement estimée à 1,5 million d’habitants, 60% ont moins de 25 ansn, a affirmé le chef du bureau de l’UNFPA pour ce pays pétrolier, David Lawson, dans un discours dont l’AFP a obtenu copie.
M. Lawson s’exprimait à l’ouverture mercredi de cette conférence de deux jours « sur la prévention des grossesses précoces », co-organisée par le Gabon, l’ambassade d’Afrique du Sud à Libreville et les Nations unies.
« Ces jeunes constituent un groupe social très vulnérable qu’il convient de prendre en compte par des mesures appropriées et adaptées. Au Gabon, ils connaissent une sexualité précoce: 15 ans chez les filles, 16 ans chez les garçons », a-t-il déclaré.
« A 17 ans, plus de 40% des Gabonaises ont eu des rapports intimes. 52% d’entre elles sont sexuellement actives à 19 ans. Plus grave encore, 46% des filles gabonaises ont déjà un enfant à 19 ans. (…) Le corollaire de ces taux élevés de grossesse précoce est un taux d’avortement clandestin également très élevé, passé de 16% en 2001 à près de 29% en 2004 », a-t-il dit.
Il n’a pas traduit ces différents pourcentages en nombre d’habitants.
Selon le site officiel de la République du Gabon, les femmes représentaient 52% de la population (soit près de 787.800 des 1.514.993 habitants) et le taux de fécondité était de 4,6 enfants/femme en 2009.
« Le manque de dialogue parental en matière de sexualité contribue largement à exposer les jeunes aux risques liés à une sexualité précoce mal informée et non protégée – y compris le virus du sida et les autres maladies sexuellement transmissibles », un phénomène amplifié par « la pauvreté et l’ignorance des risques encourus », a encore relevé David Lawson, en exhortant à des mesures pour remédier à la situation.