Le monument de la musique gabonaise, Oliver Ngoma, est décédé ce 7 juin à 6H à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba de Libreville. L’artiste zouk de renommée internationale serait décédé d’une insuffisance rénale, deux jours après la sortie d’un film documentaire et d’un livre sur lui.
La Nation gabonaise est à nouveau en deuil. Le digne fils de Mayumba, Oliver Ngoma, qui avait brillé sous les projecteurs du monde entier, est décédé tôt ce 7 juin à l’Hôpital militaire de Libreville. Il aurait succombé à une insuffisance rénale.
Oliver N’Goma, de son vrai nom Olivier N’Goma, ou bien encore Noli pour les intimes, est né à Mayumba, dans le sud-ouest du Gabon, le 23 mars 1959. Son père, enseignant, passe pour être le meilleur joueur d’harmonium de la région; il initie dès l’âge de huit ans le jeune Oliver.
En 1971, la famille quitte Mayumba pour la capitale, Libreville. Oliver y fait des études de comptabilité au lycée technique. Très vite il se lie à l’orchestre du lycée, Capo Sound, dans lequel il devient guitariste. De bals, en soirées dansantes, Oliver se familiarise à la scène en reprenant avec le groupe des standards de la musique africaine ou internationale.
Mais les études pour devenir comptable ne l’emballent guère, Oliver préfère se consacrer à ses deux passions: le cinéma et la musique. Il commence à collectionner des instruments de musique, se bricole un petit home studio, et nourrit le secret espoir de devenir musicien professionnel, mais c’est du coté de sa deuxième passion, la caméra, que le destin se précise: il est engagé comme caméraman à la deuxième chaîne de la TV gabonaise, et part en stage à Paris, en 1988. Pendant un long hiver passé à Paris, il peaufine les maquettes réalisées à la maison.
Dans la capitale parisienne, il rencontre Manu Lima, l’un des meilleurs réalisateurs/producteurs de la scène africaine parisienne, ex leader de Cabo Verde Show, et qui a relancé la carrière de nombreux grands artistes africains, de Monique Séka à Pépé Kallé. Manu est intéressé par les mélodies que lui apporte Oliver, il se charge de la direction artistique du premier disque d’Oliver. L’album incluant la chanson BANE sort enfin en provoquant d’abord un petit succès d’estime. Mais grâce notamment à la radio Africa N°1, à Gilles Obringer sur R.F.I, puis aux discothèques en France, comme en Afrique, BANE devient un tube colossal en 1990 dans toute l’Afrique, en France, jusqu’aux Antilles, où même encore aujourd’hui il n’existe pas une «soirée» digne de ce nom, sans que l’on ne passe sur les platines BANE.
La chanson BANE fait partie des plus grands hits de la musique africaine moderne à l’égal du MARIO de Franco, du BRIGADIER SABARI d’Alpha Blondy, d’ANCIEN COMBATTANT de Zao, ou encore du KWASSA KWASSA de Kanda Bongo Man. Manu Lima a su trouver pour ce titre l’équilibre entre la richesse mélodique africaine, et une rythmique «zoukante» très efficace pour la danse.
Un deuxième titre extrait de l’album, ICOLE, connaîtra aussi un énorme succès. BANE, l’album, devient l’une des plus grosses ventes de l’histoire de la musique africaine, Oliver découvre les grandes capitales africaines où il est reçu comme un chef d’état pour interpréter son titre. Depuis 1990 aucun autre titre n’a réussi à faire d’ombre à BANE, dans les hit-parades comme dans le coeur du public.
Fort de cet immense succès, Oliver ne se laisse pas griser, et décide de faire face à son nouveau statut. Il se remet calmement au travail, sachant qu’il est attendu au tournant pour la sortie de son deuxième album. Oliver reconduit sa collaboration avec Manu Lima, et tous deux commencent l’enregistrement à la fin de l’été 1995. L’album ADIA voit le jour mi-décembre 1995. Mariant sophistication et foisonnement rythmique, ADIA prouve qu’Oliver n’était pas l’homme d’un seul tube. Après SÉVA, en 2001, réalisé sans Manu Lima, Oliver publie SAGA en mai 2006. A cette occasion, il renoue avec le producteur franco-capverdien qui avait tant imprimé son savoir faire sur les 2 premiers albums d’Oliver.
Cette marque de fabrique imprègne avec bonheur SAGA qui est avant tout un disque de danse pour zouker à l’Africaine. Hormis SAGA, le morceau titre de l’album, le disque contient quelques excellentes chansons comme NOLI, une sorte de rumba zouk avec ses animations et ses guitares congolaises, ainsi qu’une collaboration avec le MC parisien Kevin Sauron sur le titre LUBUGE. SAGA sera certainement l’un des albums de l’été 2006.
Un peu en retrait depuis 2006, Oliver Ngoma s’était attelé à revisiter son œuvre et à réaliser de nouvelles vidéos pour en faire une compilation imagée et réétudiée. Ironie du sort, c’est le samedi 5 juin qu’est officiellement sorti, à la télévision gabonaise, le film documentaire «Oliver Ngoma le crooner» du cinéaste René Paul Sousatte, et le livre «Oliver Ngoma, artiste sentimental et moraliste» du docteur Sylvain Nzamba.
Ses proches confient également que depuis quelques temps, Oliver Ngoma s’était consacré davantage à la religion et jouait du piano dans une église de Libreville.
C’est une perte des plus douloureuses pour la Nation gabonaise qui perd là un monument de la culture musicale nationale. Un décès qui arrive brutalement deux semaines après celui d’un autre pilier de la musique gabonaise, Pierre Claver Zeng
Répose toi en paix!!!
Sur,sur un monument de la musique gabonaise s’en est allé! je crois sincèrement que l’Afrique entière partage cette douleur.Mes condoleances très emues à tous ses millions de fans à travers le monde.