Les personnes qui ont côtoyé l’artiste chanteur, par ailleurs directeur des programmes de la deuxième chaîne de Radio télévision gabonaise (RTG2), Oliver Ngoma, décédé lundi dernier à Libreville, se sont ouvert à GABONEWS afin de parler de la face cachée du disparu, trois jours, après la célébration de ses 20 ans de carrière musicale.
Pour le président de l’Associations des journalistes sportifs gabonais, Pablo Moussodji Ngoma, qui a bien connu l’homme d’autant plus que c’est, en quelque sorte, grâce à lui que le directeur du service des Sports et animateur de l’émission Grand Sport sur la première chaîne de Radio Télévision Gabonaise (RTG 1) est devenu ce qu’il est aujourd’hui.
« Pour ceux qui ne le savent pas c’est Oliver Ngoma qui m’a formé à la télévision alors que j’étais encore à l’université. J’animais une émission à la Radio 2 « multi-foot » et en tant que directeur, il a voulu que je fasse la télévision », a-t-il confié.
« Oliver Ngoma était un homme d’un professionnalisme incomparable. Car, a-t-il indiqué, il pouvait nous faire reprendre une émission après 30 minutes de tournage. J’avoue que je dois toute ma carrière professionnelle à lui. Il m’a appris la rigueur professionnelle et lorsque j’ai appris son décès, je n’arrivais pas le réaliser dans la mesure où il a célébré ses 20 ans de carrière vendredi dernier », a ajouté l’actuel chef de service des sports de la RTG1.
« Au-delà de son statut d’artiste, c’était un homme effacé, voire timide, très humble et rigoureux. Un homme de principe qui n’aimait pas improviser. Il avait de l’agoraphobie pour intervenir en concert, me confiait-il souvent. Il faisait une ligne et ne gardait jamais le premier rang mais le dernier. C’est donc une grande perte et je suis fier de l’avoir connu. Que Dieu ait sont âme ! », a conclu Mousodji Ngoma.
Sur le plan artistique, Yves Saint L’Amour, artiste chanteur et journaliste a confié qu’« Oliver était un grand frère et appartenait à cette génération d’artistes qui nous ont inspiré et donné la possibilité de rêver à une carrière internationale. Nous étions tous heureux de savoir que ses titres « Bané » et autres étaient repris par d’autres artistes internationaux de l’étranger, Antilles, France etc. ».
Aussi, a-t-il ajouté, « ‘’Néo’’ une de ses dernières chansons dans laquelle il rend hommage à la femme est celle qui m’a le plus marqué. Oliver Ngoma a donné le mieux qu’il pouvait donner à son pays. Il a su vendre le Gabon à l’extérieur. Vous avez remarqué qu’il chantait en langue, quoi de plus beau que d’être un fidèle ambassadeur de son pays à l’étranger ».
D’après lui, « il meurt accompli et a laissé au Gabon quelque chose que nous n’oublierons jamais. Un héritage pour les jeunes générations car aujourd’hui la langue Vili est connue dans le monde grâce à Oliver Ngoma ».
Oliver Ngoma décédé à l’âge de 51 ans et laisse derrière lui une femme et des enfants.
L’histoire retiendra que c’était un garçon né dans les forêts équatoriales au fin fond de Mayumba, qui a osé rêver avant de réaliser son rêve en produisant plus de quatre albums qui ont fait danser le Gabon, le monde et pour longtemps encore.
GN/DAN/DCD/10