Le gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Jean Gustave Meviane m’Obiang, a procédé mercredi à Oyem, au lancement de la caravane provinciale du cinquantenaire, en présence de l’ensemble des autorités politico-administratives de la province, ainsi que des élèves des classes d’examens (troisième et terminale) des établissements secondaires de la commune, au son des rythmes du terroir.
Le commissaire de zone Nord-Est (Ogooué-Ivindo/Woleu-Ntem, de l’équipe numéro 2, chargée des provinces de l’Ogooué-Ivindo et du Woleu-Ntem, Jean Ovono Essono, a planté le décor pour redéfinir les objectifs de cette caravane qui, a-t-il dit, est une tribune éducative, une tribune socio-culturelle qui met en exergue la grandeur du patrimoine national.
‘’Après la province de l’Ogooué-Ivindo, la caravane est aujourd’hui dans le Woleu-Ntem, nous mesurons l’immensité de la tâche à accomplir dans tous les départements, districts, quelques villages et quelques sites pour recueillir les témoignages, pour rencontrer les témoins vivant, les dépositaires des traditions orales, les notables…, afin de réaliser un film sur la caravane et un film par province sur la caravane’’, a-t-il indiqué.
Le notable Benoît Ellébiang Mezui doyen de la ville d’Oyem, après avoir souhaité la bienvenue aux étrangers, les membres de la caravane, a dit être à leur disposition pour répondre à toutes leurs questions relatives à la province du Woleu-Ntem et à la commune d’Oyem, dans le cadre des préparatifs du cinquantenaire.
Dans son intervention qui a précédé la conférence débat sur le thème ‘’Mieux comprendre notre indépendance’’, animée par le professeur Alexis Mengue m’Oye, le gouverneur de la province a mis l’accent sur l’importance de l’âge majeur, de la maturité, de la réflexion que constituent 50 ans aussi bien dans la vie d’un individu que pour un Etat, une nation, aussi a-t-il loué l’initiative du président de la République, chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, sur la collecte de l’ensemble des faits historiques de son peuple, une œuvre nationale au profit des générations futures.
Puis présentant la carte postale de la province dont il est la première autorité administrative, M. Meviane m’Obiang a commencé par l’historique, partant de l’origine du nom aux faits historiques de l’occupation des époques coloniales par les Allemands en 1911, en passant par la réoccupation en 1914 avec la première guerre mondiale, jusqu’en 1976, date à laquelle le Woleu-Ntem a été érigé en province.
‘’Trois grandes dates marquant l’histoire de la province du Woleu-Ntem sont à retenir, son érection en région avec l’arrivée du premier chef de région, le colonel Weber, en 1903, ensuite l’évènement à la tête de cette région au lendemain des indépendances du premier gabonais, Fanguinoveny Pierre, comme préfet de région en 1962 et enfin l’application d’un décret du 16 janvier 1976 qui érige la région du Woleu-Ntem en province avec comme premier gouverneur le lieutenant colonel Henry Pounah’’, a-t-il expliqué.
Selon le gouverneur, le Woleu-Ntem est la quatrième province, selon la classification officielle, avec ses 5 départements, 5 communes, 5 districts, 21 cantons, 215 regroupements de villages et 583 villages pour une superficie de 48 485 Km2, Le Woleu-Ntem est une référence administrative, démographique, sociale, économique et culturelle du pays dont le poids démographique et administratif est éloquent.
‘’Grâce à la richesse de son sol approprié à l’agriculture en raison de son climat équatorial ( il pleut 9 mois sur 12), la province dont le sol est appropriée à l’agriculture nourrit bien ses habitants et alimente une partie non négligeable du marché de Libreville, même si dans les villages, la sécurité alimentaire reflète encore le niveau national du Gabon, bien qu’essentiellement vivrière, cette agriculture connaît de plus en plus un développement certain avec le retour du Fonds international de développement agricole ( FIDA) et la réouverture de l’école nationale de développement rural (ENDR) d’Oyem’’, a-t-il soutenu.
La province septentrionale du Woleu-Ntem compte également sur ses cultures extensive et intensive tel l’hévéas développée par la société SIAT Gabon, et celle du cacao et du café encore mieux développés grâce à la présence sur le terrain de la délégation provinciale de la CAITAB et du centre de multiplication des cacaoyers d’élite de Minkong. Recouverte à 80% de forêts, le la province abrite des sociétés d’exploitation forestière qui luttent à leur manière contre la pauvreté et le chômage en milieu rural.
L’homogénéité linguistique, hormis la langue haoussa reconnue par feu le président de la République Omar Bongo Ondimba de regretté mémoire, fait du Woleu-Ntem une province à caractéristique linguistique exceptionnelle, malgré cette deuxième langue, le fang est parlé par tous, même par les Haoussas, quant à sa situation géographique, elle se distingue également des autres provinces.
‘’C’est effectivement la seule province du pays à être frontalière avec trois pays de la sous-région (le Cameroun, le Congo et la Guinée Equatoriale), cette position stratégique constitue un sérieux atout pour notre province et pour le pays, dans le cadre des politiques de développement économique et des échanges entre Etats de la CEMAC et de l’Union africaine’’, a-t-il soutenu