Le journaliste de l’Union, Jonas Moulenda a été condamné pour « diffamation » le 7 juin dernier par le tribunal de Libreville à une peine de 3 mois de prison avec sursis et 500 000 francs CFA d’amende dans l’affaire qui l’oppose à l’ancien directeur général du Conseil gabonais des chargeurs (CGC), Alfred Nguia Banda, sur l’article traitant de l’assassinat de René Ziza, a-t-on appris ce vendredi.
Selon notre source cette décision laisse la défense perplexe d’autant plus que le parquet avait requis la relaxe de Jonas Moulenda et de son directeur de la publication, Albert Yangari, en raison de la légèreté du dossier.
«Le parquet avait requis la relaxe de messieurs Moulenda et Yangari à l’appui de ce que j’avais déjà plaidé puisqu’il n’y avait rien dans ce dossier qui permettait qu’on puisse les retenir concernant la prévention de diffamation. Le dossier était vide. Mais le tribunal reste souverain», explique l’avocat de Jonas Moulenda, maître Lubin Ntoutoume.
«Le tribunal va à l’encontre de la décision du parquet qui n’avait retenu aucune charge contre moi. (…) Le verdict devait être rendu le 10 mai, on est parti et ils nous ont dit qu’il n’y a pas d’audience. Et puis on appris qu’ils ont rendu la décision derrière nous», s’étonne le journaliste.
De leurs côtés, Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avaient soutenu que « dans l’article incriminé, à aucun moment le nom du plaignant n’est évoqué et l’auteur ne fait que proposer une hypothèse. Le caractère diffamatoire de l’article est totalement infondé », à cet effet, ces deux entités dont une des missions première est de protéger les journalistes dans l’exercice de leur fonction, demandent à « la justice gabonaise de faire preuve de clairvoyance » à propos de l’affaire Jonas Moulenda.
Pour son avocat, « on est tombé dans les travers de notre justice». «Un dossier qui aurait du être jugé depuis fort longtemps. Ils ont pris un mois pour délibérer, mais je sais très bien que cela a été un mois pour la partie civile pour voir comment elle pouvait sauver sa tête», explique maître Lubin Ntoutoume.
De plus, «les parties devaient être au courant de la date à laquelle le délibéré serait rendu, puisque monsieur Nguia Banda était à l’audience lundi, le jour du délibéré», ajoute maître Ntoutoume.
L’avocat de Jonas Moulenda a fait appel de cette décision. «Je sais très bien qu’il s’est passé des choses dans ce dossier», insiste-t-il. Le parquet a également été surpris du verdict du tribunal et fera aussi appel de cette décision. C’est donc la Cour d’appel qui devrait statuer sur cette affaire, mais pas avant deux ou trois mois.