L’ancien ministre gabonais de l’Intérieur, André Mba Obame et le dernier Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba, Jean Eyeghé Ndong vont devoir siéger désormais à l’Assemblée nationale, après leurs victoires aux élections législatives partielles du 6 juin dernier, sous le label non pas du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), leur ancien parti, mais de l’Union nationale (UN), cette formation politique de l’opposition nouvellement créée.
Le Premier siège du département du Haut-Komo (Medouneu) dans la province du Woleu-Ntem (nord) et le premier siège du 2ème arrondissement de Libreville, ont été reconquis par ces deux personnalités, sortis du PDG au lendemain du décès du président, Omar Bongo Ondimba.
Sur quatre candidats présentés de l’UN, deux ont tiré leur épingle du jeu. Bonne moisson pour les ex-barons du PDG qui peuvent être satisfaits de leurs résultats, prétendent les militants de cette nouvelle formation politique qui a, à peine quatre mois d’existence.
Toutefois, les deux ‘’jokers’’ devraient désormais batailler dure pour défendre leurs idées à l’hémicycle largement dominé par le parti majoritaire et ses alliés (plus d’une centaine sur 120 députés que compte l’Assemblée nationale).
Le retour du 1er siège de Medouneu, dans le giron de l’opposition est qualifié de revers pour le parti au pouvoir qui a, au nom d’une alliance dans le cadre de la majorité républicaine pour l’émergence soutenu la candidature de Claude Guy Assey, investi par le Rassemblement pour le Gabon (RPG), membre de ce groupement politique.
On rappelle que le vainqueur de ce siège, le dissident Mba Obame a longtemps contrôlé tout le département du Haut-Komo voire toute la province septentrionale lorsqu’il occupait les fonctions ministérielles ainsi que dans le parti au pouvoir. Le score réalisé par ce dernier lors de la dernière élection présidentielle anticipée du 30 août 2009 n’est pas étranger à ce regain de sympathie suscité autour de sa personne, commentent certains gabonais.
Mba Obame avait à cette époque reconquis en 1996 ce siège qui était ‘’la propriété’’ du Rassemblement national des Bûcherons (RNB) à l’époque ancré dans l’opposition, explique t-on dans les sphères politiques avisées, grâce au puissant parapluie du PDG.
Le schéma est presque similaire au 1er siège du 2ème arrondissement de Libreville où le fils de Nkembo (appellation affective de Jean Eyeghé Ndong) est revenu par la grande porte au palais Léon Mba. Un retour obtenu après avoir battu à plate de couture, l’ancien opposant Paul Mba Abessole, leader du RPG avec plus de 80% contre 19% des suffrages au prélat.
La chute de l’homme d’église serait due à ses multiples revirements entre l’opposition et la majorité. Lors de ces législatives partielles, le leader charismatique du RPG s’est positionné en tandem avec le PDG, répondant ainsi aux closes de la nouvelle charte de la majorité républicaine pour l’émergence, dont le RPG est signataire, dit-on dans certains milieux à Libreville.
« Son premier handicap vient sans doute de son passé. L’ex-opposant radical des années 90 a longuement ’’mangé avec le pouvoir’’ jusqu’à sa volte-face peu avant la présidentielle d’août 2009. Et donc l’évocation d’une candidature RPG sur ce siège devrait inévitablement être rejetée chez certains de ses électeurs », ont affirmé certains librevillois tentant de justifier la débâcle du 6 juin dernier de Mba Abessole, en dépit du soutien de son allié le PDG.