L’accord trouvé entre Ali Bongo, le président de la République gabonaise, et Patrick Buffet, le Pdg d’Eramet, devrait être officialisé demain.
DENIS COSNARD ET THIBAUT MADELIN, LES ECHOS
La pression du Gabon a porté ses fruits. Selon nos informations, l’Etat gabonais a trouvé aujourd’hui un accord de principe avec Eramet pour, d’une part, porter de 25% à environ 35% sa participation dans leur filiale commune de manganèse Comilog, et, d’autre part, entrer à hauteur de 4 à 5 % au capital du groupe minier français. L’accord trouvé dans le cadre d’une rencontre à Libreville entre Ali Bongo, le président de la République gabonaise, et Patrick Buffet, le Pdg d’Eramet, devrait être officialisé demain. Le gouvernement français soutient également le projet.
Contrairement à ce qui a pu être envisagé, le Gabon ne devrait pas acheter ses titres à Areva. Le groupe nucléaire est certes prêt à céder sa participation de 26 % dans le groupe minier, mais seulement en bloc. Le Gabon devrait donc plutôt acheter des titres sur le marché, selon un proche du dossier. La valorisation d’Eramet en Bourse s’élèvant à près de 6 milliards d’euros, la facture devrait s’élever à quelque 300 millions pour 5 % du capital.
Le pays africain deviendrait ainsi le quatrième actionnaire du groupe minier français, dont les principales mines de manganèse sont situées sur son territoire. Il aurait une position comparable à celle de la Nouvelle Calédonie. Représentée par la STCPI, la collectivité territoriale détient 4 % du capital d’Eramet et 34 % de la Société Le Nickel, la filiale du groupe qui exploite les mines de nickel sur l’archipel.
L’Etat gabonais avait manifesté depuis plusieurs mois son souhait d’être davantage impliqué dans Eramet. En concurrence avec la Chine pour préserver son influence sur le continent africain, la France était encline à accéder à ses demandes.
Reste à négocier les termes de l’accord sur Comilog. Combien vaut cette société non cotée ? L’an dernier, elle a généré 44 % du chiffre d’affaires du groupe, et subi des pertes suite à la chute des cours de ce minerai. Mais elle avait assuré l’année précédente 82 % du résultat opérationnel. Des experts seront appelés à définir le juste prix.