Le président directeur général d’ERAMET, Patrick Buffet, et le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo, ont annoncé au terme de leur entretien le 16 juin à Libreville avoir trouvé un accord de principe pour l’acquisition par l’Etat gabonais de 4 à 5% du capital d’ERAMET, et la montée de 25% à 35% de ses parts dans la filiale gabonaise du groupe, la COMILOG.
Entretien fructueux hier à Libreville avec le patron du géant minier français ERAMET, qui a donné son accord de principe pour l’entrée de l’Etat gabonais au capital du groupe, qui exploite le manganèse depuis de nombreuses années au Gabon via la Compagnie des mines de l’Ogooué (COMILOG).
En séjour au Gabon pour répondre à la sollicitation du président gabonais de négocier l’entrée du Gabon au capital d’ERAMET, Patrick Buffet s’est entretenu le 16 juin à Libreville avec Ali Bongo.
Le porte-parole du groupe a annoncé à l’issue de la rencontre qu’«un accord a été trouvé sur le principe d’une entrée au capital d’Eramet de la République gabonaise», annonçant une acquisition probable «de 4 % à 5 % du capital» par le Gabon.
De même, un autre «accord de principe a été trouvé sur l’augmentation de la participation de la République gabonaise au sein de la Comilog de 25 % à environ 35 %, selon un calendrier qui sera établi prochainement», a ajouté le porte-parole du groupe français.
«J’étais extrêmement favorable à une montée de la République du Gabon au capital de Comilog. Et d’autre part, j’étais également très favorable à une présence de la République du Gabon au sommet du groupe Eramet. (…) qui permettrait une complète collaboration sur un domaine très large», a déclaré le PDG d’ERAMET à l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat.
Le porte-parole du groupe a enfin annoncé que Patrick Buffet aurait proposé à Ali Bongo d’associer le Gabon «à d’éventuels futurs projets miniers en Afrique, qui recèle un grand potentiel dans ce domaine».
Concernant le complexe métallurgique financé à Moanda au sud-est du Gabon par le groupe minier français pour plus de 200 millions d’euros, Patrick Buffet a affirmé que le chantier «progresse bien» et que le complexe «devrait rentrer en fonctionnement en 2013, à la fois sous la forme d’une usine de silico-manganèse de 65 000 tonnes et d’autre part d’une usine de manganèse métal de 20 000 tonnes. C’est un projet très important pour transformer localement le minerai de Moanda».
Aucune date ni modalité précise n’a été donnée sur la concrétisation de cette opération, mais elle pourrait attendre encore six mois, étant donné que AREVA le géant français du nucléaire, a annoncé le 15 juin la reconduction de son pacte d’actionnaire avec la famille Duval pour six mois supplémentaires, au terme desquels il devrait céder ses 25%. Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) est également candidat à la reprise des parts d’AREVA, ce qui permettrait de conserver ses actions dans le giron public français.
A l’annonce de l’accord conclu entre le patron d’ERAMET et le président gabonais le 16 juin, le titre du groupe minier a gagné 4,1% à la Bourse de Paris.