(Par PR BIYAMBOU)
L’autruche est-elle devenue l’animal symbole de l’opposition représentée par l’Alliance pour le Changement et la Restauration (ACR) et l’Union Nationale (UN) ? Après avoir connu la défaite aux dernières élections présidentielles, l’opposition (ACR et UN) se comportaient encore vendredi dernier comme si elle n’avait pas pris la claque à la régulière à Mulundu (Lastourville), au Komo Mondah (Ntoum) et en M’paga (Bendjé).
Elle va jusqu’à soutenir que ‘’ la liste électorale utilisée lors des élections législatives du 06 juin dernier était bien différente de celle de l’élection présidentielle du 30 août 2009, seule liste en vigueur dès lors qu’aucune révision n’a été faite à ce jour… Cela a particulièrement été flagrant dans le Komo Mondah (Ntoum), à Mulundu (Lastourville), et à Bendjé (Mpaga)’’.
Ah bon ! pendant que dans les salons, les cabinets, les quartiers, les bars et les villages des départements de Mulundu et du Komo Mondah, on prédisait ‘’l’élection perdue’’ pour Paulette Missambo, Casimir Oyé Mba, pour raisons évidentes ‘’d’impopularité liées à leurs turpitudes politiques’’, le président de l’UN, Zacharie Myboto parle d’ atteinte ‘’grave aux règles fondamentales de l’État de droit qui installe une véritable insécurité juridique dans le pays et entame la crédibilité du Gabon vis-à-vis de l’extérieur’’.
Il faut vraiment être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que les fans de Casimir Oyé Mba n’ont jamais pardonné leur championnat d’avoir fait une sortie de piste lors de la dernière élection présidentielle sans explication. Alors comment espérait-il mobiliser les électeurs autour de lui sans avoir au préalable vider ce contentieux avec tous ces messieurs et dames qui l’avaient fait confiance ?
Nous sommes, par ailleurs, étonnés du comportement de Myboto de vouloir présenter Paulette Missambo comme une victime à Mulundu alors même que depuis l’élection législative de 2006, cette brave femme avait vu sa candidature contestée par les populations de son département. Son maintien à ce siège c’était fait avec l’onction du défunt président Omar Bongo Ondimba qui avait forcé les barrières. Evidement discours du jour, discours de tous les jours, c’est donc difficile de faire sans ces lamentations de l’opposition au lendemain des élections perdues.
Il semblerait qu’à ‘’Bendjé le pouvoir a organisé le transfert massif de populations venant par bateau et par avion de Lambaréné et Port-Gentil à destination de Mpaga, ce village qui ne compte qu’une cinquante d’âmes en temps normal. À Mulundu le pouvoir a organisé le transfert massif de populations venant par bus et par train d’Okondja, de Koulamoutou et de Libreville. À Ntoum, le Pouvoir a organisé le venant de Libreville par minibus appartenant au ministère des Mines’’.
Diantre ! Pourquoi vous ne dites pas simplement que les élections ont été mieux organisées avec une liste électorale conforme à celle de l’élection présidentielle du 30 août 2009 et qu’il n’y a pas eu de transfert de population sur les sièges où les candidats de l’opposition ont gagné ? Mais qu’ailleurs, où le PDG a naturellement gagné, la liste électorale a subi de manipulation et il y a eu transfert de population pour faire perdre Paulette Missambo à Mulundu, Casimir Oyé Mba au Komo Mondah et Gabriel Ogoula Monyama à Mpaga.
Ce qui est tragique dans la démarche des responsables politiques de l’ACR et de l’UN c’est qu’ils ne sont même plus logiques dans leur dénonciation, submergés qu’ils sont par cette passion qui les rend aveugle devant la réalité des faits. Une passion exacerbée qui marque tout leur être au point de les transforme en victime.
C’est même affligeant quand on voit cette opposition contrainte d’appeler au secours les gabonais et gabonaises pour dire en leur nom, sans avoir réalisé un sondage, qu’ils ’’se demandent à juste titre comment aller dans de telles conditions aux élections législatives de 2011? Comme eux, nous pensons qu’il est impossible d’envisager les élections législatives de 2011 sans procéder au préalable à la remise à plat de notre système électoral’’.
Lorsqu’on a été au pouvoir et qu’on a travaillé à la sécurisation de ce pouvoir, on devait se garder de croire qu’on n’a pas eu à ‘’malmener les libertés publiques et nuire à l’épanouissement individuel’’ parce qu’il y a très peu de communicateurs qui ont oublié le passage de Myboto au ministère de la communication où ses colères disproportionnées n’ont pas toujours permis l’épanouissement des journalistes.
Par ailleurs, sans même avoir attendu la suite que l’Assemblée nationale réserve à ‘’la requête pour l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire où une interpellation du ministre de l’intérieur est prévue’’ qu’ils se projettent de déposer, les responsables de l’ACR et de UN sont passés aux conclusions: ‘’nous allons saisir la Cour constitutionnelle pour demander l’annulation des élections de Mulundu, de Bendjé et du Komo-Mondah’’.
On a compris que la mise en place de la biométrie va mettre fin au transport des populations lors des élections, à l’instrumentalisation des institutions et même au repli identitaire sinon, pourquoi l’UN et l’ACR insistent-ils sur le vote du sénat sur ‘’ la loi relative à la biométrie’’ supposé ‘’engagé sans délai le processus devant nous conduire à des élections transparentes et crédibles en 20011’’.
Sacrée opposition, mais que disait déjà le secrétaire général du l’UN Mba Obame de la mise en place de cette biométrie quand il était ministre de l’intérieur ’’ inutile et coûteuse’’ ? Que pense t-il maintenant ? Soutient-il les positions de son président ? Enfin si l’on se réveillait maintenant ? L’élection législative partielle est terminée et a rendu son verdict. Elle a épuisé physiquement et financièrement les candidats. Essayons donc de passer à autre chose.
Mais au fait on sait que Louis Gaston Mayila était le directeur de campagne du candidat de l’ACR à la dernière élection présidentielle de 2009, peut-on savoir en qualité de quoi parle-t-il à l’ACR aujourd’hui ? Etait-il déjà porte-parole de l’ACR et directeur de campagne de Pierre Mamboundou?