Ce financier, dont le nom apparaît dans le dossier Bettencourt, a de solides attaches au pays des Bongo.
Entre Patrice de Maistre et le Gabon, c’est une vieille histoire. Le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt a découvert ce pays en épousant sa première femme, Pascale Bru, fille de l’entrepreneur Roland Bru, pilier à Libreville de la Françafrique naissante et sénateur de l’ex-colonie française de 1958 à 1959. La route de l’expert-comptable Maistre croise alors celle de l’un des Français qui comptent au Gabon: Robert Boutonnet, l’homme fort du puissant groupe industriel et financier la Compagnie du Komo (CDK) – une société « au coeur de l’économie du pays », selon la très informée Lettre du continent.
Jusqu’au milieu des années 2000, Maistre est le commissaire aux comptes attitré de la CDK. Une compétence qu’il exerce aussi, ces années-là, auprès de la banque BGFI, premier groupe financier d’Afrique centrale. La CDK détient 25% du capital de cet établissement, qui compte alors Robert Boutonnet parmi ses administrateurs, au côté de plusieurs membres et proches du clan Bongo. Patrice de Maistre est suffisamment apprécié de ses clients pour se voir offrir un siège au conseil d’administration de la filiale française de la BGFI, présidée par Henri-Claude Oyima, président de la Confédération patronale gabonaise (CPG).
En 2002, Maistre et Boutonnet, tous deux propriétaires de terres en Sologne, s’associent au prince belge Adrien de Merode pour créer Valorem Investissements, une société immatriculée au Luxembourg. Un an plus tard, ils accueillent un nouvel associé : le Dr Bernard Balestier, autre figure de la haute société librevilloise.
Patrice de Maistre et son ami gabonais ont des occasions de se retrouver. Robert Boutonnet est administrateur du bureau d’ingénierie Vectra et des holdings Vectra Développement et Financière Antéa. Trois entités présidées par… Maistre.