Ndendé, chef du département de la Dola dans la province de la Ngounié (sud), 4000 habitants au dernier recensement administratif , balance entre le hue de l’adversité politique contre tous les régimes installés à Libreville et le dia du développement économique, rapporte mercredi la caravane du cinquantenaire.

S’il y a une antienne à Ndendé c’est la permanence des bâtiments du type colonial qui abritent services administratifs et logent les fonctionnaires civils et militaires. A l’exception du siége du conseil municipal, aucun nouvel édifice n’a été construit depuis belle lurette suscitant l’ire des populations.

« Aucune nouvelle construction n’a été faite à Ndendé hormis le lycée qui a été implanté ici grâce à un fils de la localité Paul Marie Yembit qui a été un des collaborateurs du président Léon Mba.
L’administration oublie que ce dernier était aussi un homme politique d’envergure » a persiflé devant la presse de la caravane un habitant de la ville.

L’agglomération ne manque pour autant pas d’atouts susceptibles d’ouvrir les portes au développement avec, par exemple, écotourisme comme centre d’intérêts. Aux alentours, une vingtaine des lacs, et une dizaine de « grottes d’accès facile » comme le précise le président de l’Assemblée départementale, De Langlade existe. Même si aucun inventaire exhaustif n’a été entrepris jusqu’à présent, faudra pour cela disposer d’un girodyne pour survoler l’ensemble de la contrée et arrêter définitivement le nombre de ces curiosités touristiques, le jeu en vaut malgré tout la chandelle.

Plus aisé, soutiennent les autorités locales, sera la mise en relief de la sépulture de Nyonde Mâ’Kite, de son vrai nom Mavurulu Ma Nziengui,, pourfendeur du prisme colonial et relayeur en pays Punu de la révolte de la communauté Tsogo conduite par Mbombet-A-Nyanguè. Il s’agit, pour la notabilité de Ndendé de « mettre en valeur ce guerrier, à l’instar de Wongo à Lastourville. Car, il faut ériger une stèle au niveau de Ndendé qui rendrait un hommage à ce combattant qui a beaucoup fait pour la lutte anticoloniale »

Frondeuse par essence, la ville de Ndendé semble au contraire très enthousiaste pour la préservation de son patrimoine culturel et cultuel .Il est fréquent de rencontrer, à l’embrasure d’un coin de la rue un artisan absorbé par son art. L’un d’eux claironne : « je fabrique des masques Punu, Nzébi, de toutes les ethnies de la Ngounié. En dehors de ça, je fais aussi de l’armurie, des crosses des fusils, lances et flèches. »

Les danses nbouanda et Likoku dérident souvent de la grisaille ambiante dans une ville qui n’a cessé d’osciller entre le hue politique et le dia économique.