Une ONG gabonaise de défense de l’environnement a appelé mercredi à privilégier la sensibilisation pour favoriser l’abandon par le plus grand nombre de l’usage des sacs plastiques non recyclables, à la veille de l’entrée en vigueur de leur interdiction au Gabon.
« Ce ne sera pas évident » d’arriver à une application immédiate et entière de cette interdiction visant « l’usage et l’importation de sachets plastiques non recyclables », a affirmé à l’AFP Henri Michel Auguste, président de l’ONG H2O basée à Port-Gentil (sud, capitale économique).
La mesure, décidée en mars par le gouvernement, « est une bonne chose, mais il faut structurer tout ça, ça ne va pas se faire tout de suite. Il faut sensibiliser, ne pas envisager que le côté répressif, parce qu’il va falloir écouler les stocks de sacs conventionnels restants », a affirmé M. Auguste.
Rien qu’à Port-Gentil, a-t-il dit, « chaque année, c’est 20 millions de sacs plastiques qui vont dans la nature, toutes catégories confondues », selon les résultats d’une étude menée par H2O pendant neuf mois (2007-2008) qui a aussi conclu au rejet d' »environ 18 millions de piles ».
Dans un communiqué diffusé par la presse la semaine dernière, la Direction du commerce intérieur et de la production, relevant du ministère de l’Economie et du Commerce, a invité les opérateurs économiques à retirer « immédiatement (…) du circuit de commercialisation et des lieux de vente » les sachets visés par l’interdiction, et à les remplacer « par des sachets biodégradables et compostables sous peine de sanctions prévues par la réglementation ».
Aucun détail n’a été fourni sur les modalités prévues pour le contrôle et le suivi de l’interdiction.
« Au fur et à mesure que les jours passeront, nous allons voir comment les choses s’organisent sur le terrain et comment les gens apprécient cette mesure, et puis, progressivement, nous verrons », a déclaré le ministre gabonais de l’Environnement, Martin Mabala, à la télévision télévision publique RTG1.
« Le ministère du Commerce et le ministère de l’Environnement vont s’organiser pour régler ce problème », a ajouté sans plus de détails M. Mabala, après avoir visité mercredi une usine de fabrication de sacs plastiques écologiques et des supermarchés.
« Pour moi, il faudrait qu’il y ait un seul fournisseur (de sachets écologiques) au niveau du Gabon et des équipes de contrôle parce qu’il y aura sans doute des contrefaçons », a pour sa part estimé Henri Michel Auguste, en invitant à ne pas « non plus oublier ce qu’il y a dans les décharges ».