ALLIANCE POUR LE CHANGEMENT ET LA RESTAURATION (ACR)
(ANB – PCO – PDS – PSG – RNB – UPG – UPNR)
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UNION NATIONALE (UN)
Libreville, le 1er juillet 2010
LETTRE DE L’OPPOSITION GABONAISE
À
Son Excellence, Monsieur Ban Ki-Moon
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS-UNIS
Monsieur le Secrétaire Général,
L’opposition gabonaise, nous disons, le peuple de l’opposition, voudrait d’abord vous remercier pour l’honneur que vous lui faites par la réception de ce jour.
Notre rencontre d’aujourd’hui, qui est à marquer d’une pierre blanche dans notre histoire, est un signe encourageant pour toute l’opposition qui sollicite l’intervention de la communauté internationale devant la crise politique, économique et sociale sans précédent que traverse notre pays. Le refus de la démocratie et le maintien des pratiques caractéristiques de la mauvaise gouvernance amène beaucoup de Gabonais à ne plus croire en l’État de droit ou en la possibilité d’une transition politique pacifique. De multiples risques de conflits existent qui menacent sérieusement la stabilité du Gabon.
L’élection présidentielle du 30 août 2009 qui a été tout simplement un scandale, a vu le candidat arrivé en troisième position déclarer élu par la Cour Constitutionnelle.
Le pouvoir actuel qui ne tient que par la force des baïonnettes ne peut pas garantir au Gabon et son peuple un développement harmonieux qui vise à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
La faillite de la démocratie au Gabon se caractérise par :
La mauvaise organisation des élections ;
La révision illégale de la liste électorale dont la manipulation est aujourd’hui avérée ;
La fabrication et l’utilisation de faux récépissés de cartes d’identité, et le transport tournant des populations, pour voter à souhait dans tous les centres de vote où le PDG présente des candidats ;
L’usage de la violence physique et morale ;
L’atteinte à la libre circulation des personnes à l’intérieur du territoire national ;
L’implication partisane des Autorités administratives dans l’expression du suffrage universel ;
L’achat des consciences ;
L’incitation permanente au tribalisme, c’est-à-dire au repli identitaire qui met à mal l’unité nationale et la cohésion sociale.
Le pouvoir en place qui est en fait une imposture, n’a pour objectif que de s’approprier les richesses nationales, sans aucun projet pour le développement du pays quand on sait que le Gabon occupe la 122ème place au classement des pays en matière de développement humain en contradiction avec son PIB.
L’Opposition Gabonaise qui jusqu’ici s’est employée à contenir la colère de ses compatriotes réaffirme qu’il est urgent d’engager, en ce début du prochain cinquantenaire, de manière responsable, des réformes en vue du renforcement de la démocratie et de l’État de droit, gage de stabilité et de paix durable.
Ces réformes concernent principalement la transparence électorale à travers :
La mise à plat du fichier électoral
L’introduction de la Biométrie dans le fichier électoral
La révision du Code électoral
La réforme de la Commission Électorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP)
Le recentrage des compétences de la Cour Constitutionnelle en matière électorale
Le retour au scrutin à deux tours pour les élections uninominales
L’accès de l’opposition aux médias publics
Pour initier et réaliser ces réformes, l’Opposition Gabonaise sollicite l’engagement réel des Nations-Unis. La stabilité du Gabon l’exige et l’opposition responsable s’est donnée la mission d’atteindre cet objectif.
En vous souhaitant un bon séjour au Gabon, nous vous prions de croire, Monsieur le Secrétaire Général, à l’assurance de notre foi en toutes les Organisations du système des nations-Unies.
Le Président de l’UNION NATIONALE
Zacharie MYBOTO
Le Président en exercice de
l’ALLIANCE POUR LE CHANGEMENT ET LA RESTAURATION
Maître Louis Gaston MAYILA