Les yeux – deux petites fentes – de cet élégant masque en forme de cœur enveloppé de cornes d’antilope se plantent dans ceux du visiteur. Recouverte d’une teinture blanche, cette pièce kwélée du nord du bassin du Congo et de l’Ogooué fait partie des trésors que propose de découvrir le musée du Quai Branly (Paris) dans une exposition consacrée aux arts d’Afrique centrale.
Les 170 œuvres présentées (issues pour la plupart de collections particulières belges et françaises) retracent l’histoire des différentes cultures des populations de langue bantoue vivant de part et d’autre des rives du fleuve Congo. Six pays sont concernés : le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo-Brazzaville, la RD Congo et l’Angola. On répond avec plaisir à cette invitation au voyage guidée par trois lignes fortes : masques en forme de cœur, reliquaires et statues d’ancêtres, représentations féminines.
La signification symbolique de ces œuvres est expliquée par 80 documents retraçant la manière dont elles ont été découvertes par les colonisateurs, puis introduites dans des collections privées. Une frise apporte, tout au long du parcours, des témoignages d’explorateurs célèbres (Henry Morton Stanley, Pierre Savorgnan de Brazza) et des éclairages d’ethnologues (Leo Frobenius), de missionnaires…