Un dispositif de « riposte » contre la fièvre Ebola a été déployé dans le nord-ouest du Congo après la découverte de cinq cas soupçonnés d’être de fièvre hémorragique aiguë mais qui se sont révélés négatifs, a appris l’AFP lundi de sources sanitaires concordantes.
Trois décès ont été enregistrés parmi ces « cinq cas suspects de fièvre hémorragique aiguë » recensés dans le village de Mokouangonda, dans le district de Mokéko (région de Sangha, nord-ouest), selon un communiqué diffusé la semaine dernière par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et qui a été confirmé à l’AFP par le directeur de la Santé du Congo, Pr Alexis Elira Dokekias.
Les personnes décédées ont eu des saignements de nez, une diarrhée sanglante, de la toux et de la fièvre – symptômes de la fièvre hémorragique aiguë – mais les prélèvements effectués ont indiqué qu’il ne s’agissait pas de fièvre Ebola, selon le Pr Elira Dokekias. Le Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF), au Gabon, qui a examiné les prélèvements, a aussi affirmé à l’AFP qu’ils avaient été « négatifs ».
« Il n’y a pas de caractéristique clinique d’une fièvre Ebola. On a pris toutes les mesures de riposte comme si c’était la fièvre Ebola, parce que ça se passe non loin du Parc national d’Odzala » où des cas d’Ebola ont été enregistrés dans le passé chez les gorilles mais aussi, en 2003, chez des humains avec des décès, a précisé Pr Elira Dokekias.
« De tous les cas suspects (les cinq recensés, NDLR), personne n’a été en contact avec des animaux. Pour l’heure, tous les prélèvements effectués se sont révélés négatifs. Notre +ceinture de bouclage+ (contre le virus Ebola) a été élargie », a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Le CIRMF, basé dans le sud-est du Gabon, a reçu le 29 juin et traité des échantillons cliniques en provenance du Congo pour le diagnostic, selon son responsable de la Communication, Norbert Mouyabi.
« Les prélèvements qui nous ont été envoyés ont tous été négatifs. Si c’est négatif, c’est donc qu’il ne s’agit pas de fièvre hémorragique aiguë », a déclaré M. Mouyabi, joint depuis Libreville.
Selon une source au bureau brazzavillois de l’OMS, cette organisation internationale avait dépêché dans la Shanga une mission qui avait abouti à la même conclusion: « Notre équipe confirme que les prélèvements sont négatifs ».
Il n’existe pas encore de vaccin et de traitement efficace contre l’Ebola. La seule solution est l’isolement des malades et la fourniture de protections (gants chirurgicaux, masques…) au personnel soignant. D’après l’OMS, environ 1.850 cas d’Ebola – dont plus de 1.200 décès – ont été documentés depuis son apparition, en 1976.