Le Premier ministre, Paul Biyoghé Mba, a ouvert, mercredi à la Cité de la démocratie, les travaux du forum ’’Formation Emploi’’, en a appelant à la refondation profonde de la formation professionnelle au Gabon, “nos jeunes doivent savoir que pour travailler aujourd’hui, il vaut mieux avoir une formation et un métier. C’est ce que demande l’immense majorité d’employeurs. Nous devons désormais plus mettre l’accent sur le métier et non sur l’emploi’’, a signifié M. Biyoghé Mba.
M. Biyoghé Mba a indiqué sue le fait que, ‘’la formation professionnelle constitue la liberté pour une femme ou pour un homme, quelle que soit sa situation sociale, quel que soit son âge, d’apprendre pour exercer un nouveau métier. C’est une question clé pour préparer l’avenir de notre pays. J’ai conscience que nos politiques en matière d’emploi doivent évoluer, car la politique de formation professionnelle est tributaire d’un secteur économique dynamique et générateur des possibilités d’insertion professionnelle des formés’’.
C’est pour cette raison que ‘’nous devons poursuivre les efforts déjà engagé par les précédents gouvernements sur la diversification de notre économie qui vise à créer des nouvelles filières. La base productive de notre économie ainsi élargie, permettra de générer des emplois sources de performance économique et sociale’’, a-t-il insisté.
Le Chef du gouvernement a rappelé aux participants le fait que l’Etat a investi depuis longtemps dans le développement de la formation professionnelle, à en juger par la construction des centres de formation professionnelle équipés avec le concours des partenaires au développement, par la mise en place d’une Agence nationale de formation et de perfectionnement professionnels (ANFPP), par l’allocation chaque année des moyens budgétaires, sans que les résultats attendus ne soient au rendez-vous’’.
“Notre politique de l’offre, qui exclut du processus d’ingénierie de formation des principaux acteurs de l’insertion professionnelle que sont les entreprises, connaît, vous en conviendrez, des limites indéniables depuis un moment. Il est donc important de changer de paradigme, inverser cette logique en une démarche visant une politique basée sur la demande de formation exprimée par les opérateurs économiques. Pour cadrer avec l’esprit de la nouvelle gouvernance de la formation professionnelle, je souhaite également que les entreprises s’impliquent pleinement dans le processus de formation et d’insertion des jeunes gabonais’’, a conseillé M. Biyoghé Mba.
Selon lui, l’orientation professionnelle représente un enjeu économique, social et humain croissant, quelque soient les publics et les âges. L’idée de créer un service sur l’orientation professionnelle paraît selon son entendement, à ce titre juste et opportune. Tout comme il a souhaité enfin, que reprenne le prélèvement de la taxe de la formation professionnelle sur les entreprises arrêtée en 1987, pour redonner vie, à ce pan de l’éducation très porteur pour notre pays.
Avant le Premier ministre, Paul Biyoghé Mba, le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, le Pr. Léon Nzouba, a reconnu le fait que de nombreuses études ont été menées, des démarches de reformes ont été engagées ces dernières années. Tout cela, a-t-il dit, montre que le temps du diagnostic est passé.
“Le moment est donc venu de passer à l’action en s’appuyant sur toutes les propositions susceptibles d’apporter des réponses aux problèmes soulevés par les différents diagnostics et de prendre des mesures courageuses. C’est pourquoi la mission première assignée à ce forum est de proposer des solutions et des pistes de réflexion sur les différentes problématiques de notre offre de formation’’, a-t-il commenté.
L’une des problématiques, sinon la principale, a poursuivi, M. Nzouba, sur laquelle les experts débattent depuis hier, est de voir dans quelle mesure faire passer le système de formation gabonais de l’approche essentiellement scolaire et résidentielle à une approche intégrant l’orientation et l’insertion professionnelle. Cette approche, à son avis, doit être réalisée en partenariat avec le monde économique et professionnel.
“Dans l’optique de rester en phase avec le projet de société « l’Avenir en confiance » du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, et conformément à la déclaration de politique générale du Chef du gouvernement, Paul Biyoghé Mba, notre département ministériel constitue un des leviers essentiels en termes de qualifications professionnelles des ressources humaines, dans la mise en œuvre des piliers de l’émergence que sont : “le Gabon vert, le Gabon industriel et le Gabon des services’’, a-t-il conclu.
La cérémonie d’ouverture a été également marquée par l’allocution de bienvenue du Commissaire générale du forum, Michel Ibamba, du symposium qui a eu pour intervenant, le l’administrateur et directeur général de Comilog, Marcel Abeké et l’expert français, Gaston Merle. Le Premier ministre a, à l’occasion, ouvert la foire d’exposition organisée lors de ce forum.