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Gabon : Boukoubi répond à Mba Obame

Dans un entretien accordé à RFI que nous publions in extenso, le Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Faustin Boukoubi, répond aux affirmations d’André Mba Obame, qui a accuse le parti au pouvoir d’avoir orchestré «une fraude inimaginable» aux législatives partielles du 6 juin.

André Mba Obame vient de retrouver son siège de député à la faveur des dernières législatives partielles du mois de juin dernier, mais il dénonce des fraudes et des intimidations lors de ce scrutin. Qu’avez-vous à lui répondre ?

«Monsieur Mba Obame parle de fraude en affirmant que le PDG ne peut jamais gagner une élection sans frauder. Je voudrais dire à cet effet, que c’est bien là un aveu de sa part, de ce qu’il n’a jamais gagné une seule élection pendant qu’il était au PDG, il aurait donc volé toutes les victoires qu’il a engrangées. Il devrait donc pour cela, à mon avis, présenter des excuses aux populations du Gabon, de Medouneu en particulier, et à ses adversaires. Nous savons tous simplement que nous avons respecté la légalité, nous avons organisé des élections transparentes, et le Secrétaire général de l’ONU qui était récemment de passage à Libreville l’a reconnu. Il s’agit donc là d’affabulations qui ne méritent pas d’attention de notre part.

Monsieur Mba Obame a été ministre de l’Intérieur. Est-ce qu’on ne peut pas imaginer qu’il est bien placé pour savoir ce qui se passe à l’intérieur de la machine électorale ?

Justement, tout au long de la campagne électorale de la présidentielle, il a déclaré qu’en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur, il avait emporté par devers lui la clé de la fraude. C’est probablement grâce à cette clé là qu’il a eu le dessus récemment à Medouneu.

Est-ce que vous diriez que depuis son départ du ministère de l’Intérieur en 2009, les méthodes ont changé au ministère ?

En ce qui nous concerne, nous nous efforçant d’améliorer le fonctionnement des services chargés d’organiser les élections. Nous nous sommes aperçus que de son temps, il y avait des manipulations qui étaient faites, notamment de la liste électorale. Et le ministère de l’Intérieur va s’atteler à clarifier tout cela.

Mais est-ce qu’ en quelques mois on peut changer des méthodes et des pratiques ancrées dans un ministère, dans une administration locale ?

Ce qui a changé déjà, c’est les pratiques liées aux hommes. Nos camarades qui utilisaient la fraude à outrance n’étant plus là, il y a déjà des changements de méthodes, donc cela ne méritait pas des années. Les camarades font plus preuve de probité, et naturellement, ça va vite dans le sens du changement.

La prochaine échéance électorale c’est en 2011 avec des législatives. Alors qu’est-ce qui doit être en priorité amélioré selon vous ?

Il y a beaucoup de choses à améliorer notamment le comportement des individus, et là, nous nous félicitons de ce que ceux qui avaient des élans de fraudes se trouvent déjà de l’autre côté. Pour nous, il y a que nous devons réviser les listes électorales et pour cela le Parlement vient d’adopter la loi sur la biométrie.

Vous êtes donc vous aussi, comme monsieur Mba Obame, favorable à l’introduction de données biométriques dans la confection des listes électorales

Oui ! Eux, ils pensent qu’ils ont l’exclusivité de l’amour de la transparence à travers la biométrie. Nous même nous y tenons, parce que la clé dont il parle consistait à manipuler en leur faveur le fichier d’état civil et le fichier électoral. Ils apprendront à leurs dépens que la transparence ne leur profite pas.

Faustin Boukoubi, est-ce que les critiques formulées par André Mba Obame et plus largement l’opposition sont totalement infondées, ou est-ce qu’il est envisageable que le président Ali Bongo les entende, décide de les prendre en compte ?

Je dirai d’abord que le président Ali Bongo Ondimba, au lendemain de son investiture, a réaffirmé qu’il tendait la main à tous les compatriotes désireux d’apporter leur contribution à la construction du Gabon. A ce titre, il est à la disposition des opposants, pour recevoir leurs contributions, leurs avis. Ce sont eux-mêmes qui s’autocensurent, ils préfèrent faire obstruction, alors que ce que les Gabonais attendent c’est que nous puissions agir ensemble. A ce sujet j’ai entendu dire par notre frère, aujourd’hui adversaire politique, que quelque part il sait qu’Ali Bongo aime son pays. André affirme par là deux faits : le premier c’est qu’Ali aime son pays. Il disait le contraire il y a encore quelque mois, pendant la campagne électorale, c’était de bonne guerre, il voulait tromper les Gabonais pour attirer leurs suffrages. Mais la seconde affirmation, la plus importante, c’est qu’Ali est bel et bien Gabonais. Nous ne pouvons que prendre à témoin le peuple gabonais et la communauté internationale qu’ils ont trompés des mois durant, en essayant de leur faire croire qu’Ali n’était pas un Gabonais. Je l’en remercie infiniment».

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