Le gouvernement Biyoghé Mba aura bientôt un an et rien de concret ne pointe à l’horizon. Bien au contraire, il ne fait que «vuvuzeler»!
Pourtant bien de choses sont à faire. Surtout ne parlons pas de bilan, tant les problèmes qui ont conduit l’ancien patron du MCD à la Primature restent toujours posés. La feuille de route semble n’avoir été qu’un bien triste tableau de bord.
Le temps imparti pour poser les premiers actes semble n’avoir pas suffi. Au point qu’une question taraude les esprits : Combien faudra-t-il de temps à ce gouvernement pour planter des choux ?
De mois en mois, les divergences, les clivages, les oppositions, les contradictions et les dissensions avec les ambitions affichées par le chef de l’Etat prennent des dimensions.
Sur tous les plans, l’impasse semble s’installer et le gouvernement se trouve de plus en plus dans un cul-de-sac. L’énergie débordante qui caractérisait ABO devant une population trop indulgente a fini par se consumer.
A trois mois du premier anniversaire de son accession à la magistrature suprême un froid de saison sèche souffle. La petite chaleur d’espoir attendue tarde à venir. Qui peut jurer de sortir de l’auberge sans y laisser des plumes lors des législatives de 2011?
Les mots sont inépuisables pour qualifier les maux qui minent la société gabonaise d’aujourd’hui.
Un peu comme si cette damnée de Pandore avait choisi le moment le plus inopportun pour ouvrir sa boîte au dessus de nos têtes. Les dissensions sont dans tous les domaines de la vie nationale : La présidence et la primature, le patronat, les syndicats, les partis politiques, la presse…
Ceux qui croyaient aussi que l’unisson est totale autour d’Ali et du PDG se trompent lourdement, en dépit du semblant d’engouement populaire observé ici et là. Et pour cause, des frustrés, des offusqués, des mécontents et des aigris, et pas des moindres, existent dans tous les rangs.
Déjà, dans certains milieux, en privé, on peut entendre des commentaires séditieux des petites gens sans aucune ambition nationale du genre : «Ce sont des dépenses colossales pour des futilités alors que ces sommes pouvaient être injectées dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de l’entretien des rues des quartiers populaires, etc, etc…».
Pour certains, les travaux en cours au bord de mer, c’est de l’argent jeté par les fenêtres, peut-on entendre d’eux.
Et comme si toutes ces divisions ne remplissaient pas la corbeille, il a fallu que les partis politiques avec leurs dissensions traditionnelles et leurs cortèges de rumeurs qui n’amusent plus des militants blasés entrassent dans la danse.
Ce climat délétère, combiné à l’inertie du gouvernement Biyoghé Mba qui semble à avoir d’autres chats à fouetter plutôt qu’à ferrailler pour affirmer l’ambition de son chef, laisse planer bien des incertitudes.
Et c’est là tout le fondement des suspicions qui font penser qu’entre Ali et son équipe, il y a comme une crise gouvernementale qui ne dit pas son nom.
Même s’il ne faut pas guère aller vite en besogne, il est certain que l’avenir devrait nous édifier.
Par Jean Romain Fanguinovény