En marge du sommet du G8 tenu au Canada les 25 et 26 juin 2010, Barack Hussein Obama annonçait aux leaders africains présents qu’il comptait convier 18 de ses homologues africains en Août prochain à Washington. La raison de cette invitation, disait il, résidait dans la volonté de célébrer le 50e anniversaire des indépendances de leurs pays respectifs. Mais moins d’un mois après, le président des Etats-Unis d’Amérique (USA) a décidé de procéder autrement. Il a choisi, le week-end dernier de convier plutôt les leaders des sociétés civiles africaines à un forum pour faire le point sur la souveraineté des pays du continent Noir et envisager l’avenir. Ce dernier aspect explique, peut être, pourquoi il a accordé un point d’honneur aux jeunes leaders que des officiels du pays de l’Oncle Sam considère comme « véritables dépositaires de la Renaissance africaine ».
Aussi, dans quelques semaines, leaders d’associations, intellectuels, journalistes (la liste officielle n’est pas encore rendue publique) se retrouveront – ils à Washington pour envisager l’avenir et la véritable souveraineté de l’Afrique. Ce, sans leurs dirigeants qui se sont retrouvés le 14 juillet 2010 en France, pour une autre articulation de cette commémoration. Ils y répondaient à une « convocation » du président français Nicolas Sarkozy qui, en dépit d’une volonté affichée de rompre avec les réseaux de la Françafrique a organisé en l’espace de trois mois (30 avril 2010, 13 et 14 juillet 2010) trois rencontres avec les dirigeants du continent Noir. Cette option de Barack Obama sonne donc comme la mise en pratique de son fameux discours d’Accra. « En ce XXIe siècle, des institutions capables, fiables et transparentes sont la clé du succès – des parlements puissants et des forces de police honnêtes ; des juges et des journalistes indépendants ; un secteur privé et une société civile florissants, ainsi qu’une presse indépendante. Tels sont les éléments qui donnent vie à la démocratie, parce que c’est ce qui compte dans la vie quotidienne des gens », avait déclaré Obama lors de son premier voyage en Afrique en tant que président des Etats-Unis. Non sans affirmer qu’il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections – il faut voir ce qui se passe entre les scrutins.
Promotion de la démocratie
Pour le directeur pour l’Afrique à Washington Dc du National Democratic Institute (for International Affairs (Ndi), Christopher Fomunyoh, il s’agit de la prime « réservée à la promotion de la démocratie, et peut être une volonté d’avoir des interlocuteurs représentatifs ». Et selon Mouhamadou Mbodj, patron du Forum civil, un des leaders de la société civile au Sénégal, « ce choix du président américain conforte dans la conviction que l’un des rares lieux d’expression de la défense de l’intérêt général en Afrique reste la société civile. Aujourd’hui, il est largement prouvé que la société civile en Afrique est à la pointe de tous les combats : que ce soit la lutte contre la corruption, la mal gouvernance, la détérioration des termes de l’échange, la fraude électorale, etc. »
Par ailleurs, cette décision aurait quelque peu déconcerté quelques chefs d’Etat africains qui espéraient une rencontre au sommet avec l’homme le plus puissant de la planète à la maison blanche. Depuis qu’il a été élu président des USA Barack Obama n’a reçu que les présidents de Tanzanie, du Libéria, d’Afrique du Sud et le premier ministre du Zimbabwe.
Rodrigue N. TONGUE