Dans le cadre de la réalisation du programme de sécurité alimentaire, le gouvernement a annoncé le 25 juillet à la mise en place de 5 grandes zones agricoles sur l’ensemble du territoire national. Une initiative qui vise à «tourner la page de la culture de rente», mais qui pourrait se heurter à la réticence des bailleurs de fonds à accompagner les opérateurs agricoles.
Le ministre de l’Agriculture, Raymond Ndong Sima, a annoncé le 25 juillet à la création de 5 zones agricoles sur l’ensemble du territoire national, destinées assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire du pays.
«La promotion des zones agricoles vise à tourner la page des cultures de rente, encourager par les différents plans quinquennaux depuis 1975 à 1986 avant d’être remis en cause par les programmes d’ajustement structurel mis en place avec l’appui du Fonds Monétaire international ; ce qui s’est traduit par un désengagement de l’Etat des unités de production de l’hévéa, la canne à sucre, le palmier à huile», a expliqué Raymond Ndong Sima.
«La nouvelle carte agricole classe la province de l’Estuaire dans une zone à part entière, suivie de celle du Moyen-Ogooué-Ogooué-Maritime, Ngounié-Nyanga, Woleu- Ntem-Ogooué-Ivindo et Ogooué-Lolo-Haut -Ogooué», a expliqué le ministre Ndong Sima, justifiant ces groupements provinciaux par les similitudes forêt savane afin que les «provinces qui ont des points communs soient mises en ensemble».
«Le dispositif en cours va s’opérer avec un cahier de charges particulier fondé sur la production de base avec des techniques nouvelles pour augmenter le rendement du futur. (…) Le gouvernement gabonais peut compter sur des partenaires tels que le Brésil, la Chine, Israël, le Maroc qui disposent d’une expérience avérée et peuvent soutenir la nouvelle approche agricole du pays. Encore faut-il qu’un changement de mentalités s’opère, autant parmi les populations rurales, très attachés aux méthodes traditionnelles que parmi ceux, peu enclins au travail de la terre», a-t-il poursuivi.
Mais cet ambitieux projet pourrait bien se heurter à obstacle de taille, celui du financement des opérateurs du secteur agricole par les banques. «Les banques ne sont pas très chaudes pour financer les activités agricoles(…) Elles réclament des garanties sous forme de patrimoine foncier avant l’octroi de tout crédit dans l’agriculture où le cycle de production s’étale à court, moyen et long terme», a expliqué Ndong Sima. D’où la création d’un fonds de garantie pour les exploitants agricoles doté de 900 millions de francs CFA.