Le 15ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) qui s’est ouvert dimanche à Kampala (Ouganda) se penche sur les actions futures à mener et des efforts de paix déployés dans plusieurs pays du continent, rapporte lundi, l’envoyé spécial de l’AGP.
Ce sommet qui a pour thème central « Santé maternelle et maternelle et au développement en Afrique » sera sanctionné par une déclaration.
Les dirigeants africains, dont le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui participe à son deuxième sommet de l’organisation continentale, après celui d’Addis Abeba (Ethiopie), il y a six mois, ont entamé les discussions en vue de l’adoption d’une Déclaration portant les actions futures à mener en matière de promotion de la santé maternelle, infantile et néonatale sur le continent.
Cette Déclaration interviendra à l’issue de l’adoption d’un rapport d’étape sur la mise en œuvre du Plan d’Action de Maputo (Mozambique) ainsi que les recommandations faites lors de la 12 ème session de leur Assemblée.
On se rappelle que lors de cette précédente session de l’Union africaine, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient réitéré leur engagement à accorder la priorité à la santé maternelle, infantile et néonatale dans le programme africain de développement durable, par la mise en œuvre de toutes les initiatives pertinentes aux niveaux national, régional, continental et mondial, tels que les programmes d’action de la Conférence internationale sur la Population et le Développement (CIPD), les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et la stratégie africaine de la Santé de même que le Plan d’action de Maputo sur la santé et les droits en matière de procréation et de sexualité.
La question relative à la santé maternelle et infantile laisse apparaître, selon de le rapport 2010 sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), une grande préoccupation, malgré les efforts collectifs réalisés pour atteinte de ces Objectifs et les avancées enregistrées dans plusieurs domaines. La santé maternelle demeure effectivement l’un des domaines dans lequel les écarts entre riches et les pauvres sont plus visibles.
On note, par exemple, que tandis que des accouchements sont pratiqués par du personnel de santé qualifié dans les pays développement, moins de la moitié des femmes bénéficient d’une telle assistance quand elles donnent la vie dans les pays en développement. Pis, les disparités dans l’accès aux soins durant la grossesse sont également frappantes, avec les femmes des ménages les plus aisés qui ont 1,7 fois plus de chances d’effectuer au moins une visite prénatale que les femmes les plus pauvres.
En matière de mortalité infantile, l’Afrique sub-saharienne occupe malheureusement la tête de liste. On trouve les taux de mortalité les plus élevés. En 2008, un enfant sur sept dans cette région meurt avant son cinquième anniversaire. Les taux les plus élevés ont été recensés en Afrique occidentale et centrale, où un enfant sur six est décédé avant l’âge de cinq ans. Quatre maladies (la pneumonie, la diarrhée, le paludisme et le sida) étaient responsables de 43% des décès des enfants. Ces vies auraient pu être sauvées avec des mesures de prévention et de traitement à moindre coût, comprenant des antibiotiques pour les infestions respiratoires aigues, la réhydratation par voie orale pour les diarrhée, la vaccination et l’utilisation des moustiquaires imprégnées et des médicaments appropriées contre le paludisme, relèvent, les experts.
Ce tableau, pour le moins alarmant, a naturellement conféré tout son intérêt à ce sommet présidé par Bingu Wa Mutharika, président du Malawi, élu en février dernier à Addis-Abeba. L’importance de ces assises a été consacrée par la tonalité des déclarations faites lors de cette séance inaugurale rehaussée par des plusieurs invités de marque, dont le président du Mexique, Philippe Calderon, venu entretenir l’Assemblée de l’Union Africaine, sur les Changements climatiques au cœur du Sommet mondial qu’abritera Mexico en novembre prochain.
Peu après les interventions du président Ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, le secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies. Tous ont reconnu l’urgence d’œuvrer à l’unisson pour changer la donne et pour une mobilisation des moyens afin de promouvoir la santé maternelle et infantile.
Le président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, pour sa part, n’a pas manqué dans son discours bilan des six derniers mois fait à l’ouverture des travaux hier, d’affirmer l’acuité de la question en invitant les Etats membres à poursuivre les efforts déployés en vue de la réduction la mortalité maternelle en Afrique. La campagne pour la réduction accélérée de la moralité maternelle en Afrique (CARMMA) a permis déjà à 13 Etats membres d’engager des actions au niveau national avant les 8 autres prévus d’ici cette fin d’année.
D’autres devraient se joindre, espère Jean Ping, dont l’institution fait preuve d’un leadership solide dans le cadre de la promotion des droits et de la santé en matière de sexualité et de reproduction.
Le thème du Sommet a, par ailleurs, été au centre des plusieurs interventions faites également lors des débats ouverts peu après l’ouverture officielle. Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, dont le pays assure la vice présidence du l’Union africaine a dévoilé la vision gabonaise qui se veut agressive et prenant en compte divers aspects de développement y compris la problématique environnementale. Le chef de l’Etat gabonais, arrivé hier matin à Kampala, est accompagné des ministres des Affaires étrangères, Paul Toungui, et de la Santé et des Affaires sociales, Mme Bie N’na, aura tenu sa place au sein de l’organisation panafricaine depuis le 14 ème sommet d’Addis-Abeba.
C’est, à ce titre, qu’Ali Bongo Ondimba s’était exprimé, au nom de l’UA, au Sommet « sur l’Education pour tous pour un même objectif », organisé le 11 juillet dernier à Johannesburg (Afrique du Sud), en marge de la finale de la Coupe du monde de Football.
Le numéro un s’était fait le fervent défenseur d’une Afrique résolue à relever le défi d’assurer l’accès à l’éducation pour des millions d’enfants africains, en insistant sur l’urgence d’investir pour cette frange importante des sociétés africaines. Il s’est agi, pour le président gabonais, de lancer un appel pour la mobilisation conjointe des efforts pour soutenir la campagne lancée pour la promotion de la cause des enfants du continent noir ainsi que pour l’amélioration de leur condition de vie.
Toutefois à Kampala, où plusieurs autres questions et rencontres sont prévues au cours du 15 ème Sommet, le président de la République a entamé hier quelques échanges avec ses homologues africains qui adopteront, ce lundi, divers textes, notamment, la Charte africaine du transport maritime. Ils procéderont, par ailleurs, à la désignation des membres de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), du Comité africain des experts sur les droits et le bien-être de l’Enfant, des Juges de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ainsi qu’à l’examen de différents rapports.