La mairie de Libreville a trouvé le moyen de renflouer ses caisses en adoptant de nouvelles recettes reparties sur 13 taxes qui vont de la taxe sur la propreté à la taxe d’abattage des animaux, en passant par la taxe sur les nuisances sonores. Un bon filon qui générera plusieurs milliards à cette administration en quête de liquidités.
Le 31 juillet, la mairie de Libreville a publié les différents droits et taxes pour l’ensemble des contribuables assujettis sur le territoire communal. Elles sont 13 au total : taxe sur la propreté, taxe sur les transports de passagers et marchandises, droits d’occupation du domaine public, taxe forfaitaire sur les pylônes de téléphones de téléphonie, taxe d’environnement, taxe de nuisance sonore, taxe de séjour, taxe sur les projections cinématographiques et vidéothèques, taxe sur les spectacles, jeux et divertissements, taxe sur les transports urbains de personnes et de marchandises, taxe additionnelle sur les visites techniques, taxe sur la publicité et taxe d’abattage des animaux.
Si l’on considère simplement trois de ces treize taxes, la taxe sur la propreté, la taxe de séjour et la taxe additionnelle sur les visites techniques, l’édile de Libreville a de quoi se frotter les mains. La taxe sur la propreté porte sur la production des déchets et ordures ménagers ainsi que sur la production d’ordures autre qu’industriels. Elle est de 2 000 FCFA/mois par personne physique et 5000 FCFA par personne morale.
Ainsi que libellée, cette taxe s’adresse logiquement à tous les ménages de l’espace communal. La population de Libreville est estimée à environ 600 000 habitants et si l’on considère le nombre de ménages à 100 000, la mairie percevra la somme de 2,4 milliards de FCFA par an au titre de la taxe de propreté.
La taxe de séjour concerne quant elle les exploitants d’hôtels, motels, auberges, cases de passage, villas meublées, terrains de camping et caravanning. Elle est de 1000 FCFA par jour et par chambre. Selon les sources du ministère du tourisme, la ville de Libreville compte environ 1700 chambres répertoriées. Mais ces chiffres ne prennent pas en compte les cases de passage, les villas meublées, les terrains de camping et le caravanning, ce qui suggère que la capacité d’accueil de Libreville tourne autour de 2000 chambres et cette taxe rapporterait à la mairie au moins 720 millions de FCFA par an. Or, dans le cadre de la CAN 2012, cette capacité est appelée être multipliée au moins par deux. Toutefois, si l’on prend l’hypothèse médiane, c’est-à-dire une augmentation de l’ordre de 1000 chambres, la cagnotte de la mairie passerait à 1,08 milliard de FCFA.
La taxe additionnelle sur les visites techniques est pour sa part une ressource pérenne grâce à l’explosion du parc automobile. En effet, cette taxe s’applique aux véhicules soumis à une visite technique et elle est de 2000 FCFA par visite technique. Selon des sources proches du ministère des Transports, le parc automobile national est estimé à près de 120 000 véhicules. Si l’on considère que les ¾ de ce parc est concentré à Libreville et que 1/3 seulement de ces véhicules passent la visite technique, la mairie récoltera au moins 120 millions de FCFA.
Ces projections qui ne concernent que trois des treize taxes rapporteraient à la mairie de Libreville 3,6 milliards de FCFA. Une petite cagnotte dorée pour le maire de Libreville, Jean-François Ntoutoume Emane, qui se plaint souvent de la modicité des ressources de son administration. Si l’ensemble de ces taxes sont correctement perçues et régulièrement reversées au trésor de la mairie, l’Hôtel de ville de Libreville, aura de quoi couvrir une large partie de sa masse salariale qui grève 80% de son budget actuel estimé à 16 milliards de FCFA.