Une chaine de télévision locale a diffusé, il y a deux jours, un reportage sur un assassinat dont la victime était amputée de sa langue et de ses organes reproducteurs. Signalé presque chaque semaine par les médias gabonais, ce phénomène qui s’était quelque peu estompé est en très forte résurgence. La classe politique a toujours été soupçonnée d’être le repère des commanditaires de ces crimes dits rituels. Ce n’est pas toujours le cas.
Elles ont une instruction sommaire, parlent un Français à la lisière du ridicule, sont abonnées aux lignes aériennes internationales, roulent en grosses cylindrées et sont pour la plupart oisives lorsqu’elles ne tiennent pas des prêts-à-porter ou des salons de coiffure toujours au bord de la faillite. Ce sont les “Filles de la République”, ainsi qu’on les appèle dans certains milieux de Libreville. Leur apparente réussite sidère et fait de plus en plus école auprès de toutes celles qui veulent aller vite ou simplement ne pas être en reste. Comment donc font-elles ?
“Mourir jeune et riche ou vivre vieux et mourir pauvre” est une alternative communément évoquée à Libreville. Et, pour mourir jeune et riche, on est prêt à tout. Après donc les fémen, ces arnaqueurs qui prétendent savoir multiplier l’argent ou qui ont toujours des formules d’enrichissement rapide, voici les quimboiseuses. D’origine créole, l’expression signifie sorcière. Par extension, elle désigne désormais ces femmes qui ont fait des marabouts, des ngangas et autres faiseurs de miracles, le moteur de leur vie.
Issues de milieux divers, elles ont en commun la volonté de mieux vivre, de devenir heureuses, d’être comblées par un homme qu’elles auront transformé littéralement en toutou. Elles vont chez le féticheur et en sortent en emportant, qui une tête d’oiseau séchée, qui des cordages noirs autour des hanches, qui des onguents dont il faut s’oindre ; des objets auxquels elles donnent une grande valeur, persuadées qu’ils vont satisfaire une fin désirée.
Et, elles sont nombreuses, ainsi qu’on peut le constater dans la forêt classée de la Mondah, sur la route du Cap Estérias : On y trouve une variété d’arbre dénommée Kanga. Ce qui, dans certaines langues vernaculaires, signifie attraper, enfermer ou serrer fort. Selon certaines explications, le Kanga est un arbre qui permettrait « d’attacher un homme. » On y cloue donc des cadenas consacrés à la personne à envoûter. La pratique est si courante que certains arbres de la forêt sus citée ont le tronc entièrement recouvert de cadenas qu’on y a enfoncé ou cloué.
Mais, les méthodes d’envoûtement des quimboiseuses varient selon qu’elles veulent simplement monopoliser le cœur d’un homme ou le transformer en esclave pour en obtenir voiture, villa et argent. Dans ce cas, les pratiques deviennent plus démoniaques. Et nos “Filles de la République” sont prêtes à tout. Même à satisfaire les exigences les plus saugrenues des marabouts et ngangas. Un féticheur ayant requis l’anonymat raconte : «Ces femmes sont prêtes à tout pour réaliser leurs ambitions. Parfois, afin de pouvoir justifier, à terme, l’échec d’un charme qui a été fortement facturé, nous leur demandons des choses quasi impossibles ou, du moins, que nous les croyons incapables d’effectuer. Par exemple, trouver de l’urine de lion, le tibia d’un Coréen ou un clou de cercueil ayant déjà servi. A notre étonnement, certaines d’entre elles ramènent ce qui leur a été demandé.»
On comprend aisément que cela peut aller jusqu’au crime rituel ou au recel d’organes humains. Et on pense à cette histoire qui a fait grand bruit à Libreville, en 2008, concernant l’arrestation d’une dame, respectable en tous points de vue, qui transportait, dans la malle arrière de son petit 4X4, une glacière contenant un bébé découpé alors même que ses propres bambins étaient assis sur la banquette arrière dans la même automobile.
L’utilisation des parties du corps humain a pris le pas sur les autres pratiques fétichistes dont les plus scandaleux étaient la collecte de restes humains dans les cimetières. Une association de lutte contre les crimes rituels s’est à cet effet crée à Libreville, tant le phénomène est devenu récurrent.
Si les quimboiseuses sont mises ici à l’index, on ne saurait occulter que les hommes aussi sont concernés par ces pratiques et qu’ils sont les plus enclins au macabre. La presse locale fait, en effet, régulièrement état de l’arrestation de trafiquants d’organes humains ou de profanateurs de tombes. Car, « mourir jeune et riche » est beaucoup plus un credo d’hommes que de femmes. Et, il n’est pas rare, dans le kongossa librevillois, d’entendre dire de quelqu’un dont la réussite est soudaine et inexplicable, qu’il est «marchand de pièces détachées.» C’est-à-dire trafiquant d’organes humains. Le marché est porteur : De plus en plus, les féticheurs demandent, pour leurs cérémonies de haute magie noire, des « parties précieuses » du corps humain.
Richement vêtus, roulant carrosse, claquant du fric à tout va et donnant parfois l’impression d’appartenir à la haute société, ces gentlemen flingueurs, artistes du lugubre, se distinguent de leurs cousins les Fémen par leur quiétude. Car, en perpétuelle cavale, le Féman est toujours aux aguets et prêt à se dérober de peur d’être rattrapé par l’une de ses précédentes victimes. Généralement, le flingueur ou marchand de « pièces détachées » exécute son sale boulot si bien rémunéré pour une dame ou un monsieur très haut placé qui ne saurait lui-même le faire. Les tribunaux du Gabon ont maintes fois enregistré des aveux justifiant ces deux cas de figure.
Animée par des sorciers et des féticheurs incompétents mais de plus en plus puissants du fait de quelques connivences avec des hautes personnalités, une mafia rétrograde s’est approprié, en les déformant, les pratiques ancestrales des sorciers-guérisseurs traditionnels, les ngangas. Jadis il s’agissait de simples rites de protection contre les «esprits maléfiques» de la forêt et de la fabrication de philtres à l’aide des plantes tandis que les sacrifices rituels se limitaient à quelques animaux. Aujourd’hui, il s’agit de facturer très fort et de procéder à des rites sataniques aux effets hypothétiques et éphémères qui plongent bien souvent l’adepte dans un cercle vicieux infernal. Quand donc cela va-t-il s’arrêter ?
L`ignorance et la pauvreté poussent aux femmes et hommes de pratiquer ce genre de crimes et qui restent malheureusement inpuinies!!! … l`homme africain ne pense pas encore qu`il peut changer les choses par des idées parfois simples de sa tête , sans passer par les gris-gris qui le retardent à se développer !!!! …. Le/les pouvoir/s en place en afrique et particulièrement au gabon ne font/ fait pas d`efforts pour améliorer les conditions de vie de leurs/son peuple/s . Encore une fois nous sommes et demeurerons primitifs ä jamais !!!
Cet article est en effet édifiant dans la mesure ou il nous explique certaines facettes de ce phénomène que l’on pouvait jusqu’alors ignorer; notamment que des jeunes hommes ou de jeunes femmes pouvaient être impliqués dans ces pratiques démoniaques. Cependant, je déplore le fait que l’auteur ait volontairement cherché à explorer d’autres pistes certes vraisemblablement intéressantes, mais moins importantes que celles menant aux hommes politiques du pays. Si non, comment expliquer que ces crimes rituels connaissent leur pic à la veille des élections présidentielles, municipales ou législatives? Comment expliquer les pressions « venant de très haut » dont font l’objet les enquêteurs de PJ chargés de suivre ce type d’affaires? Comment expliquer aussi qu’à aucun moments, un seul responsable politique du pays, du moins influent(Le simple élu) au plus influent(Le PR) n’ait lever le petit doigt pour dire « stop! »? trouvant plutôt plus « sécurisant(?) »pour les Gabonais que d’interdire certaines danses telles l’oriengo etc… comme ci celle-ci portaient gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la vie des Gabonais? Cet article est certes intéressant, mais nous aurions voulu plus d’anecdotes concernant les hommes Politiques commanditaire( sans toutes fois les citer) car jusqu’à preuve du contraire, NOUS CONTINUERONT DE VOIR DANS NOS HOMMES POLITIQUES LOCAUX LES PRINCIPAUX BÉNÉFICIAIRES DE CE COMMERCE ODIEUX QUI NE FAIT GUÈRE HONNEUR A L’AFRIQUE EN GÉNÉRAL, ET AU GABON EN PARTICULIER. Nous africains ,sommes nous définitivement condamnés à l’ignominie? Je ne veux pas le croire! En parler (une fois tous les 10 ans…)c’est bien, MAIS AGIR C’EST ENCORE MIEUX ET PLUS EFFICACE!