La Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) serait financièrement en mauvaise posture. Elle est fortement handicapée par les impayés de l’Etat qui se chiffrent à 15,5 milliards de francs FCFA. Cette somme représente les arriérés de consommation 2009, la consommation courante 2010 et les créances au titre des mesures de gratuité de l’eau et de l’électricité au bénéfice des Gabonais économiquement faibles.
La Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), traverse une période difficile marquée par une sévère tension de trésorerie. Une situation qui serait largement due aux impayés de l’Etat. Selon la direction générale de l’entreprise, si la situation ne s’améliore pas dans les prochains jours, il faudrait recourir à des mesures drastiques pour sauver les outils d’exploitation de l’eau et de l’électricité.
«Les dettes de l’Etat envers la SEEG ne cessent de croître. Elles s’élèvent aujourd’hui à 15,5 milliards de francs au titre des créances des arriérés de consommation 2009, de consommation courante 2010 et des créances au titre des mesures de gratuité de l’eau et de l’électricité au bénéfice des Gabonais économiquement faibles», a déclaré le directeur général adjoint de la SEEG, Bruno Collard.
Pour éviter toute situation de crise financière vers laquelle cette situation pousse l’entreprise, la SEEG a saisi à plusieurs reprises les autorités gabonaises mais sans succès. Le dernier paiement de l’Etat remonte au 20 juillet 2009, la SEEG a reçu 1,6 milliard de francs CFA au titre de l’avance sur consommation de juin 2009.
«S’agissant de la mesure sur la gratuité de l’eau et de l’électricité, les factures représentant 5,4 milliards de francs demeurent impayées en totalité depuis le début de l’année 2010. Une lettre de mise en demeure a été adressée par la SEEG à Monsieur le ministre de l’Economie le 23 juillet dernier», a expliqué Bruno Collard.
«Malgré cette mise en demeure, aucun paiement n’est parvenu à la SEEG à ce jour. Et ce, en dépit des réunions tenues le 25 et le 27 août dernier autour de la question et au cours desquelles les représentants de l’autorité concédante nous ont confirmé que l’Etat tiendrait ses engagements», regrette Bruno Collard. Selon ce dernier, pour payer une partie des salaires de ses employés, l’entreprise a dû tirer, le 24 août dernier, une ligne de crédit de 1,5 milliards de francs CFA auprès de BGFI-Bank.
Si cette situation n’affecte pas encore sérieusement l’exploitation de l’entreprise au quotidien, elle contrarie cependant les investissements prévus par la société au compte de l’exercice courant évalués à 36 milliards de francs CFA. Ce programme d’investissements mis en place sous la pression de l’Etat était destiné à soustraire les Gabonais de l’empire de délestages. Est-ce le retour à la case de départ ?
Publié le 06-09-2010 Source : L’Union Auteur : Gaboneco