Une délégation de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) était récemment en Tunisie dans le cadre de la coopération avec la société tunisienne Service Médical International de Tunisie (SMEDI). Les deux parties ont examiné les contours de leur partenariat dans le domaine de l’évacuation sanitaire des malades concrétisé en février par l’accueil du premier patient gabonais en Tunisie.
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) gabonais souhaiterait-elle changer de partenaire dans le cadre des évacuations sanitaires de ses malades ? Alors que la France et l’Afrique du Sud apparaissaient jusque là comme ses partenaires stratégiques dans ce domaine, la CNSS veut se tourner vers la Tunisie. C’est dans ce cadre qu’une délégation de la caisse gabonaise s’est rendue dans ce pays pour discuter du partenariat noué en février avec la société tunisienne Service Médical International de Tunisie (SMEDI).
«Par cette première expérience, nous avons tenté la Tunisie. Nous nous sommes rendus compte que nos charges ont baissé. Ce que nous payons en France pour un seul patient peut servir à en traiter trois ou quatre en Tunisie. De cette façon, nous pouvions diminuer nos charges et augmenter le nombre d’évacuations. D’autant plus que la qualité des prestations est aussi satisfaisante», s’est réjoui la directrice générale de la CNSS, Marie-Thérèse Vane.
«J’ai donc décidé d’effectuer une visite de travail afin d’établir une coopération efficiente avec les autorités de tutelle tunisiennes et identifier sur place les pistes de partenariat», a-t-elle ajouté. Au cours de son séjour tunisien, elle a eu des entretiens avec le directeur général de la CNSS, celui de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) et le coordinateur des affaires africaines auprès du ministère des Affaires étrangères.
Les axes de coopération portent essentiellement sur la réforme que la CNSS gabonaise. «On a besoin de l’expérience des pays plus avancés que nous dans ce domaine. Par exemple, nous entamons la gestion des comptes indépendants. Une chose que nous n’avons pas faite auparavant. La Tunisie nous devance dans cette démarche et son expérience nous sera très utile», a affirmé le docteur Vane.
Deux obstacles limitent toutefois ce partenariat prometteur. Le premier est l’absence d’une ligne aérienne directe Libreville-Tunis. Selon Ghazi Mejbri, responsable de SMEDI, les patients sont obligés de faire des escales à Paris (France) ou à Francfort (Allemagne) pour pouvoir ensuite décoller pour Tunis. Le second obstacle est l’octroi de visa. Les formalités de visa se font à l’arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage. A cela s’ajoute le fait que le visa ne dure qu’une semaine renouvelable, soit une charge supplémentaire pour les malades.
«Dans certains cas urgents, on est contraint de choisir la France même si ça nous coûte plus cher. Ce genre de patients ne peuvent pas endurer un long voyage», a déploré Marie-Thérèse Vane. Une situation qui devrait être prise en compte par les autorités concernées surtout que la Tunisie, en matière de santé, devient de plus en plus une destination de choix pour plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne.
Créée en 2007, cette société exportatrice de services de santé tunisiens à capitaux internationaux attire plus de 600 patients par an vers la Tunisie, qui dépensent plus de 8 millions d’euros, en soins et en divers achats et en dépense de séjour. Elle est présente au Tchad où elle a une représentation permanente. Au Gabon, elle a également une représentation permanente et elle a réussi à évacuer, depuis mars 2010, une cinquantaine de patients en Tunisie.