La Société de valorisation des ordures du Gabon (SOVOG) a depuis 2000 l’exclusivité du marché des ordures de la capitale gabonaise. Avec 30 bennes et 2000 bacs à ordures déployés dans la ville, elle gère en moyenne 500 tonnes d’ordures ménagères par jour, soit 180 000 tonnes par an, sans pour autant libérer Libreville du diktat des « tas d’ordures ».
La Société de valorisation des ordures du Gabon (SOVOG) est face à un défi de taille, en finir avec les «tas d’ordures» de la capitale gabonaise tout en offrant aux déchets un nouveau destin. La convention liant la SOVOG et l’Etat gabonais comporte deux volets, à savoir le programme de collecte et celui de traitement et de valorisation des déchets.
Le premier programme, c’est-à-dire la collecte, débuté le 1er septembre 2002 est opérationnel avec 2000 bacs à ordures déployés dans la ville et des engins d’entretien de la décharge et 30 camions bennes qui sillonnent la ville de 21h à 7h du matin pour évacuer la production journalière d’ordures. Elle a opté pour l’apport volontaire des ordures aux points de ramassages et a placé à cet effet tous les 100m sur les voies accessibles, des bacs à ordures à portée de tous. En moyenne, Elle gère 450 à 500 tonnes d’ordures ménagères par jour, soit 162 à 180.000 tonnes par an. Le second programme qui concerne le traitement et la valorisation des déchets devra être opérationnel en principe en 2011.
Toutefois, le ramassage des ordures accuse encore de lourdes lacunes, à en juger par les «tas d’ordures» qui jonchent de nombreuses artères de la capitale. Sur ce point, la SOVOG jette l’anathème sur l’indiscipline de la population qui ne respecterait pas les horaires de sortie des ordures entre 18h et 21h. Elle a peut-être raison, mais la situation serait-elle différente si les horaires étaient respectés ? Une réponse affirmative est moins évidente au regard de certaines contraintes de l’entreprise.
En effet, la pression démographique due à l’extension de la ville et surtout le développement «anarchique» de quartiers qui accentue le déficit du réseau routier urbain, constituent un sérieux problème pour accéder à tous les points de ramassage.
L’entreprise n’est pas non plus épargnée par des contraintes financières. Selon son directeur général, Laurent Traoré Mantion, «la Convention prévoyait 7 milliards de FCFA par an pour les deux programmes, c’est à dire le ramassage et le traitement des ordures. Mais depuis 2002, 3,6 milliards de FCA seulement sont débloqués pour le ramassage. Le traitement des déchets ménagers attend la mise en service d’une usine qui doit être construite dans la zone d’Owendo, une fois le projet inscrit dans la loi des finances».
Selon son «plan d’industrialisation», l’entreprise doit construire un Centre de valorisation des déchets (CVD) pour le tri et le traitement des trois types de déchets inertes, fermentescibles et spéciaux. Mais depuis 2008, ce projet est toujours en attente, la société n’a toujours pas obtenu un site pour la construction de l’usine.
Pourtant, Laurent Traore Mantion affirme que «dans la convention qui a été signée avec l’Etat, l’Etat doit mettre à la disposition de la société SOVOG un terrain viabilisé, aménagé et déguerpi qui nous permette de faire la valorisation. Dans le cadre du traitement des ordures, la convention internationale déconseille toute installation humaine à moins de 200 mètres autour du site ».
Le 24 juin 2010 le ministre de l’Habitat, Ruffin Pacôme Ondzounga, a proposé au Conseil des ministres un projet de décret portant déclaration d’utilité publique de deux sites d’une superficie de 88 hectares au lieu dit «OGOUMIE» dans le département du Komo-Mondah, pour la construction du Centre de Valorisation des Déchets (CVD) et le relogement des populations de Pointe-Claire. Pour l’instant, rien ne bouge vraiment sur le front de la valorisation des ordures. Et, malgré le travail abattu au quotidien, la SOVOG est loin d’en finir avec les «tas d’ordures».