L’Agence de régulation des télécommunications (ARTEL) voit d’un mauvais œil la bataille tarifaire que se livrent les opérateurs de téléphonie mobile à travers la consommation à la seconde. Invoquant des manquements dans la démarche de ces campagnes publicitaires, ARTEL a décidé de les suspendre «jusqu’à nouvel ordre».
Les opérateurs de téléphonie mobile se livrent depuis plusieurs semaines une bataille âpre sur la promotion d’une nouvelle offre : la tarification à la seconde. Pratiquée jusque là par un des quatre opérateurs du pays, l’offre s’est généralisée à tous les concurrents. Mais l’Agence de régulation des régulations des communications (ARTEL) vient de monter au créneau pour dénoncer les travers de ces campagnes publicitaires.
Dans un communiqué publié ce 14 octobre dans le journal Gabon Matin, l’Artel rappelle aux opérateurs visés que «les tarifs pratiqués sur le réseau des télécommunications, fussent-ils promotionnels, sont assujettis aux dispositions pertinentes de la réglementation en vigueur, notamment le décret N°00840/PR/MCPTNTI fixant les modalités d’établissement et d’encadrement des tarifs de services de télécommunications, et les cahiers des charges des opérateurs de téléphonie mobile.
Selon l’Artel, le décret dispose que d’une part que les tarifs des opérateurs sont établis dans le respect des règles du commerce. Sont notamment proscrits : la vente à perte, les ententes entre opérateurs concurrents et l’abus de position dominante. D’autre part, les tarifs promotionnels sont autorisés, à l’occasion d’événements spécifiques sur une période donnée, dans la mesure où l’ARTEL est informée de la durée de la promotion.
Par ailleurs, indique le communiqué, «lors du lancement d’une campagne, l’opérateur doit préalablement s’assurer que son réseau supporterait le trafic attendu, ce qui n’a pas toujours été le cas. Fort de ce qui précède, et dans le souci de continuer à garantir une meilleure qualité de service sur lesdits réseaux, tout en préservant les intérêts du consommateur, l’ARTEL a décidé de suspendre les campagnes de tarifs promotionnels jusqu’à nouvelle ordre».
Or, lors du lancement de ses nouveaux tarifs, un opérateur avait assuré que «cette nouvelle offre est définitive et non promotionnelle». Tout porte à croire que l’ARTEL indexe ici la qualité de l’interconnexion entre certains opérateurs depuis le lancement de cette campagne. Ceux-ci se sont déjà investis à coût de millions pour basculer dans la communication à la seconde, vont-ils revenir à l’appel à la minute ?