Radio Black FM n’émet plus normalement depuis le 11 mai après la détérioration de son matériel suite aux délestages de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). En négociation depuis cet incident, les deux parties n’arrivent pourtant pas à trouver un terrain d’entente sur les modalités de dédommagement. Entre temps la radio se meurt.
La radio Black FM aurait été coulée le 11 mai par les délestages de la Société d’Energie et d’eau du Gabon (SEEG). Cette radio émettant à Libreville a perdu l’ensemble de son matériel de fonctionnement, soit un émetteur de 1000W, un onduleur, une console de mixage et un écran d’ordinateur.
Dès la survenance de cet incident, la direction de la radio a saisi la SEEG pour faire valoir ses droits. «A la suite de trois lettres envoyées à la SEEG, celle-ci a commis un expert pour évaluer les dommages des délestages. Malheureusement, il s’est avéré que cet expert soit mon ex beau-frère, qui a conditionné le suivi du dossier par une réconciliation avec sa sœur. Ayant refusé son offre, il a trainé 5 mois sans rendre son rapport», explique le directeur de Black FM Tony Gnoundou Gnoundou.
«Ne pouvant statuer sur ma situation car n’ayant pas de retour, la SEEG a contacté les assurances, lesquelles ont envoyé un second expert. En moins de deux semaines, cet expert a rendu son rapport. Voyant l’évolution la situation, le premier expert s’est également empressé de remettre son rapport à la SEEG. Le premier rapport, celui de l’expert des assurances, a évalué les dommages à 145 millions de francs CFA, alors que celui de l’expert qui a trainé avec le dossier et déposé en second lieu fait état de 17 millions CFA».
Et contre toute attente, c’est le second rapport qui sera pris en compte par la SEEG et non celui des assureurs, alors que «les appareils sont évalués à 37 millions de francs CFA sans les Douanes qui réclament 22 millions pour faire entrer une telle marchandise. Moi je ne peux l’accepter», a-t-il déclaré.
Pourquoi la SEEG a-t-elle considéré le rapport d’un expert qu’il avait pourtant déconsidéré, en faisant appel à l’expert des assurances, s’étonne le directeur de Black FM. Confier le dossier à un second expert suggère explicitement que le premier a été débouté par les propres soins de la SEEG, argumente ce dernier qui dit avoir reçu des fins de non recevoir alors qu’il cherchait à rencontrer le responsable juridique de la SEEG.
Depuis l’incident du 11 mai, Radio Black FM assurait le service minimum avec un émetteur de location de 100W seulement, ce qui lui a valu la résiliation de plusieurs contrats estimés à plusieurs millions de francs CFA. Depuis une semaine, la radio n’émet plus et Gnoundou Gnoundou menace de saisir la justice s’il n’y a plus d’avancées dans cette affaire.