Philippe Douillet, l’un de ses responsables du groupe nucléaire français Aréva, a souhaité à la veille de la tenue, ce jeudi, du premier Conseil d’Administration de l’Observatoire de Mounana qu’ « il faut que cet observatoire soit sous le couvert de l’autorité nationale ».
S’exprimant sur les ondes de la radio panafricaine, Africa n°1, Philippe Douillet, a déclaré : « Il faut que cet observatoire soit sous le couvert de l’autorité nationale et non d’AREVA pour éviter d’être partie – prenante (…). Il faut que ce soit l’Etat gabonais qui ait en charge la transcription des informations avec, à ses côtés, Areva, en tant qu’expert et en tant que personne qui apporterait des informations complémentaires sur des maladies ».
C’est mardi dernier que le groupe nucléaire français Aréva a mis en place, à Libreville, un observatoire de santé pour le suivi médical de ses anciens travailleurs au Gabon sans omettre les populations vivant dans la ville de Mounana (sud-est) où la compagnie exploitait l’uranium ; un site qui a été fermé en 1999.
Il s’agit, à travers cet observatoire de déterminer les cas d’anciens mineurs souffrant de maladies liées à leurs activités. Après examens, ceux qui auraient été victimes de maladie professionnelle seront pris en charge. Bien avant cette étape, certains réclament déjà une indemnisation.
« Nous voulons vérifier que nos anciens salariés n’ont pas eu à un moment ou à un autre des risques sanitaires pendant tout le temps où ils étaient en activité. Nous voulons vérifier que l’environnement de la mine n’ai pas eu d’impact particulier sur la population », a dit Philippe Douillet situant qu’il a été créé une commission locale d’information pour dire et présenter la situation actuelle de Mounana aux gens et aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) telles que Brainforest ou Croissance Saine Environnement.
Cette commission qui vise à éclairer l’opinion en s’appuyant sur les médias se réunira désormais deux(2) fois dans l’année. En outre, des représentants de l’Etat et d’anciens travailleurs siègeront au sein de cet observatoire qui fonctionnera comme une association avec conseil d’administration.
Depuis la fermeture de la mine d’uranium de Mounana, il y a 11 ans, le sort des 1862 ouvriers remerciés serait tombé dans l’oubli n’eût été l’enquête des ONG Survie et Sherpa auprès d’anciens ouvriers européens menée en 2007, accusant Areva de graves négligences. Aussi, le groupe nucléaire français décida-t-il la même année de créer un observatoire qui, in fine, vit enfin le jour.