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Gabon : Le regard de l’UN sur les 365 jours d’Ali Bongo

Dans une déclaration lue le 23 octobre à Libreville, l’Union nationale (UN, opposition) a dressé son bilan des 365 jours d’Ali Bongo au pouvoir. Le parti de l’opposition qui fait la part belle aux séries de réformes économiques, dénonce un «bilan d’étape négatif car la politique menée [par le pouvoir] repose davantage sur le spectacle, l’incohérence, la contradiction et l’improvisation».

L’Union nationale (UN, opposition) a fait une déclaration le 23 octobre à Libreville sur le premier anniversaire de l’accession d’Ali Bongo à la magistrature suprême, où plusieurs réformes économiques du président sont remises en causes. L’UN s’attaque notamment à l’assainissement des finances publiques annoncé le 4 mars par Ali Bongo qui portait sur la réduction du train de vie de l’État, l’audit de la Fonction publique et le traitement de la dette publique.

Sur le premier élément, le parti de Zacharie Myboto déjuge le Pouvoir en dénonçant notamment «les centaines de voyages du chef de l’Etat estimés à 300 milliards de francs CFA, l’achat d’un hôtel particulier à Paris pour la somme colossale de 65 milliards ou encore l’acquisition par Ali Bongo d’un parc automobile de 10 milliards payé par le Trésor public mais non inscrite au budget de l’Etat».

Alors que l’audit de la Fonction publique lancé en novembre 2009 visait l’optimisation du fonctionnement de l’administration et de son efficacité, l’amélioration de la productivité et du rendement de l’agent public ou encore la réalisation d’économies budgétaires et l’efficience de l’administration publique, l’UN s’étonne de l’invisibilité des retombés de cette mesure.

«En réalité, au lieu de trouver des poches d’économie et de rendre plus efficace l’administration publique, l’on a assisté, au cours de l’année qui vient de s’écouler à une hausse de la masse salariale de 55,2 milliards de francs CFA, passant de 370 milliards en 2009 à 425,2 milliards dans le projet de loi de finances rectificative 2010, soit 15% d’augmentation ; une démobilisation totale de l’administration du fait de l’amateurisme, de la journée continue, de la chasse aux sorcières, des intimidations et des règlements de compte du Pouvoir», indique le parti.

Sur le traitement de la dette publique «nous nous rendons compte que le 30 juin 2009, celle-ci était de 1320,2 milliards de francs CFA, dont 223,7 milliards de dette intérieure et 1096,5 milliards de dette extérieure. En un an, l’État a été endetté de plus de 1000 milliards supplémentaires, soit une augmentation de 75% de l’endettement du pays en une seule année, à travers plus de 100 conventions et contrats d’endettement en tous genres. C’est du jamais vu!», a poursuivi l’UN.

De même, un an après l’entrée en vigueur de la mesure relative à l’interdiction d’exportation du bois en grume, «la production nationale de bois a été fortement réduite et la transformation locale n’a pas augmenté. Par contre, des milliers d’emplois ont été détruits. De nombreuses entreprises du secteur forestier ont déjà connu la faillite et d’autres s’apprêtent à le faire. Cette mesure précipitée a un coût économique et social très lourd pour le Gabon. D’autant plus qu’aucune des mesures d’accompagnement annoncées par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 4 mars ou du Forum sur la gestion forestière tenu du 15 au 17 février, n’a, à ce jour, été mise en œuvre».

Selon l’UN, «le projet de zone économique spéciale (ZES) de Nkok est la propriété du groupe Olam. L’accord de partenariat signé avec cette multinationale détenue par un fonds d’investissement basé à Singapour pour le développement de ce projet est aujourd’hui un secret d’État. Cette zone économique spéciale apparaît de plus en plus comme une zone de non-droit pour l’économie, la fiscalité et les travailleurs. Dans cet environnement, nombreux sont les investisseurs qui s’interrogent chaque jour un peu plus sur le risque réel qui pèse désormais sur leurs investissements au Gabon».

Le parti de l’opposition s’est par ailleurs prononcé sur le projet de révision constitutionnelle. «L’Union Nationale n’acceptera pas des dispositions constitutionnelles taillées sur mesure pour un renforcement du pouvoir personnel. L’Union Nationale confirme donc que sur le principe tel est son souhait et qu’elle introduira dans cette révision des points essentiels tels que le retour du scrutin uninominal à deux tours, le renforcement des pouvoirs de contrôle du Parlement, le recentrage des pouvoirs de la Cour constitutionnelle en matière électorale, le mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle et du Conseil national de la Communication, la clarification des responsabilités au sein de l’Exécutif», a conclu le parti.

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