Chers Amis,
Constat :
Rien au Gabon ne marche normalement. Le pays est comme recouvert par une enveloppe noire faite de « malchance » et de blocage systématiques à tous les niveaux d’évolution de l’être dans la société.
Les seuls espaces d’emancipation, qui que l’on soit à l’origine, restent tragiquement tributaires d’un certain nombre de contraintes et de pratiques malsaines, toutes savament pensées, établies et entretenues par une nomenklatura dont l’inspiration, au regard des faits et du contenu, nous laisse supposer une forte inclinaison vers les forces maléfiques et sataniques.
Dans ces pratiques, nous pouvons citer quelques unes parmi les plus célèbres que sont la concussion, le népotisme, l’ethnisation, le droit de cuissage sur sujets féminins ou masculins (en recherche d’emploi par exemple), l’inceste, la contrainte à l’initiation maçonnique et au pactisât diabolique, l’envoutement et/ou l’empoisonnement (envers rivaux ou concurrents plus brillants), l’escroquerie, la malhonnêteté et le mensonge systematiques et endémiques (observables quasiment à tous les échelons de la société), le vol, la mendicité (liés à une certaine oisiveté), ainsi qu’une reelle attirance pour la facilité et les chemins de « raccourcis ».
Bien entendu, tous ces comportements sont observés et aggregés sur une base catégorielle qui s’articule autour de la manière dont est organisée et hierarchisee la société ; la haute sphère s’arrogeant les premieres et moins « visibles » pratiques ; et les « makaya », le menu fretin de toutes ces desormais célèbres « gabonitudes ».
Au mépris de l’excellence, de la transparence, de la libre concurrence et, osons le dire, de l’émergence et de cette foi en dieu si fièrement et hussardement affichées, le pays s’enfonce dans le pire KO de sa jeune histoire à une vitesse prodigieuse dont les effets sont légion :
– les cabinets ministeriels sont bondés de parents et amis dont l’unique bonne tache journaliere consiste à encadrer sur le calendrier national toutes les dates de chaque mois où apparait le nombre « 25 », pour s’assurer que ce jour ne sera ni chômé ni férié.
– les rues sont bondées de jeunes gens qui usent leurs semelles, sachets de photocopies sous le bras, à la « quémande » d’un hypothétique emploi ; occasionnant de ce fait des émeutes systématiques à chaque petite annonce (vraie ou fausse) paraissant dans un journal local.
– les églises ne désemplissent pas de receuillir tous ceux et celles qui, traumatisés par la dure réalité du terrain, ont, faute de céder à ces viles contraintes, préfèré se refugier dans la parole biblique pour noyer leurs souffrances et sauver ce qui reste de cette residuelle foi en Dieu et en eux-mêmes.
-la tristesse, le malheur et la souffrance se lisent sur les visages de la plupart de tous ceux qui ne veulent pas rentrer dans la dance ; accélérant de ce fait leur degenerescence physiologique. Résultat : des jeunes de 30, 40 ans devienent vieux avant l’âge, reduisant de ce fait et de maniere tres significative l’espérance de vie d’une grande partie de la population active, dans un pays déjà très sous peuplé.
« C’est l’enfer sur terre », finissent par lâcher ceux, au bout du désespoir, qui ont tout tenté, en vain.
Que ce soit pour partager un meme bureau entre deux collègues, discuter un même client de moussongou au PK5 entre deux vendeuses, ou se quereller sur les coupes de bois d’okoumé en forêt entre deux abatteurs, les cas de rivalité et de concurrence se soltant par l’envoutement, l’empoisenement ou carrément l’elimination physique pure et simple de l' »adversaire » se font plus fréquents. Le quotidien l’Union nous rapportant chaque jour un episode encore plus palpitant de ces faits divers qui rythment désormais la vie de ce petit million et demi de gabonais, depuis que les Bongo père et fils dirigent le pays.
Bien entendu, les feuilletons les plus haletants de cette saga gabonaise restent inconstestablement ceux se déroulant sur la scène politique ; où l’on a, en quelques semaines d’intervalle, vu tomber tour à tour deux figures emblématiques de l’opposition gabonaise. L’un, PCNE, piqué au crématorium, que dis-je, à l’hôpital militaire du PK13, et l’autre, PMM, empoisonné puis sauvé in-extremis dans un hôpital en France.
Coïncidence ou hasard du calendrier, en tout cas, nombreux sont ceux, au quartier, habitués qu’ils sont depuis 43 ans de ces « célèbres » pratiques, qui ne se font l’ombre d’aucun doute : les deux « gêneurs » de l’opposition ont purement et simplement été effacé de l’ardoise politique nationale, pour mieux faire blanchir la craie de l’émergence…
À qui le tour, se pose t-on d’ores et déjà la question, d’Atsibe Ntsos à Kinguélé, en passant par Rio, où, comme disait Honoré de Balzac, les bars se sont depuis longtemps substitués au parvis des élus locaux – demissionaires – pour constituer l’Assemblée du Peuple, dont le courage revendicatif ne se mesure plus qu’à la quantité de RE(publique)GAB(onaise) posées héroïquement sur la table, laquelle table sera, le temps d’une virée, le theatre d’echauffement et d’achevement d’une flopée de contestations et de récriminations qui n’iront pas plus loin que le bruit des ronflements qui vont par la suite rythmer ces vaines fleurs de rhétorique toute la nuit. Bruit et odeurs (si chers à Chirac) compris, pour madame, les enfants et le malheureux voisin Mabika, dont la seule paroi d’isolement et de tranquilité sera (à jamais) cette maigre et usée feuille de contreplaqué d’à peine 50 milimetres d’epaisseur. Nouvelles normes de plaquage SNBG obligent !
Pierre Akendengué l’avait déjà chanté : « Silence ».
Oui, chers Amis, faites silence.
Faites silence, car le pays pleure ses morts. Qui s’amoncellent et s’etalent sur la route de l’émergence…
Pour finir, n’oubliez jamais que le premier président, Léon Mba, n’aimant pas les cheveux, était toujours coiffé d’un éternel cojak. Le suivant, Omar Bongo, avait lui des cheveux crépus et noircis au cirage « kiwi ». Son successeur par défaut (et par absence de vrais candidats), Ali Bongo, les grille, lui, au babyliss. Son remplacant et futur successeur au trône, son fils, Nourredibe Bongo Ondimba, lui les aura directement métissés.
Alors, qui est donc cet énergumène qui a osé vous dire que l' »émergence » n’était pas une réalité chez Bongo S.A père, fils, petit & arrière petit-fils ?
Enfin, c’etait juste pour vous donner quelques news du pays. Moi, Petit-Léon, votre serviteur, je retourne à mon verre de malamba.
PLMM (toujours en hybernation)
Source: BDP Gabon Nouveau (https://www.bdpgabon.org)