Deux des agents de la télévision privée gabonaise « Télé Africa » ont entamé une grève de la faim pour donner plus d’écho à la grève générale des employés qui paralyse ce média depuis le 23 octobre dernier, a appris l’AGP.
« Nous sommes entrés en grève de la faim pour attirer l’attention des autorités et de notre hiérarchie sur nos conditions de vie et de travail », a expliqué un des grévistes de la faim, le journaliste Ludovic Nziengui, dénonçant les dysfonctionnements au sein de la station.
« Ici, nous avons des agents qui travaillent depuis des décennies sans être intégrés, des stagiaires de longue durée sans un contrat formel avec la société. De plus, les cotisations sociales qui sont prélevées sur nos salaires ne sont pas reversées à la Caisse nationale de sécurité sociale », a ajouté son collègue, le technicien Hosset Letamba.
Les responsables de la Croix-Rouge gabonaise se sont rendus au chevet des grévistes de la faim à qui ils ont conseillé de prendre fréquemment « des gousses d’ail et des fruits pour freiner une altération rapide de l’organisme ».
Les agents de Télé Africa réclament, entre autres, le paiement intégral de quatre mois d’arriérés de salaires, l’application du plan social intégrant le paiement de toutes les indemnités de licenciement, la mise en place d’une administration provisoire, en attendant le processus de restructuration envisagé par l’employeur.
Le Conseil d’administration de Télé Africa, le première télévison privée du Gabon, est présidé par Mme Pascaline Mférri Bongo Ondimba. L’entreprise est confrontée à des difficultés financières depuis 2006.
Créée à la fin des années 1980, Télé Africa avait l’exclusivité de la distribution des chaines câblées. Ses difficultés ont commencé depuis que le média est devenu une télévision généraliste et a perdu le monopole de la distribution des chaines étrangères sur le territoire national.