La Guinée a reprogrammé le très attendu et maintes fois reporté second tour de son élection présidentielle pour le 7 novembre, selon un décret présidentiel diffusé à la télévision d’Etat.
Le vote devait initialement avoir lieu en juillet, mais de fortes tensions au sein de la population ainsi que des querelles politiques ont forcé les autorités à reporter le scrutin à trois reprises.
Une situation de ballotage lors du scrutin du juin avait entrainé un second tour.
Les Guinéens ont été soumis à 52 ans de régime autoritaire depuis l’accession du pays à l’indépendance par rapport à la France.
Le week-end dernier, les deux adversaires à la présidence – Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo – ont lancé un appel au calme, après deux jours de violences dans la capitale, Conakry.
Chacun avait accusé les partisans de l’autre de faire de l’incitation à la violence.
Problèmes logistiques
Les militaires ont pris le pouvoir en 2008 après la mort de Lansana Conté, l’homme fort du pays depuis de nombreuses années. Mais le règne de l’armée a conduit à toujours plus d’instabilité politique, et les soldats ont finalement accepté de transférer le pouvoir à des civils.
Le second tour était prévu ce week-end, mais le président de la commission électorale indépendante (CENI), le général Siaka Toumani Sangaré a déclaré qu’il avait été annulé en raison de problèmes logistiques.
L’ONU et les États-Unis avaient exhorté la Guinée à fixer une nouvelle date dès que possible pour éviter toute instabilité.
Cellou Dalein Diallo est considéré comme le favori pour ce second tour. Il a bénéficié de 44% des voix au premier tour, et affirme que ce sont les fraudes qui l’ont privé de la victoire.
La Guinée est le premier exportateur mondial de bauxite. Elle a également d’importants gisements de minerai de fer, mais demeure l’un des pays les plus pauvres d’Afrique occidentale.