Les agents de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ont déclenché une grève générale illimitée, lundi à Libreville, à l’appel du Syndicat des personnels du secteur eau et électricité (SYPEG), pour dénoncer notamment leurs mauvaises conditions de travail, a constaté un journaliste de l’AGP.
Le SYPEG, qui dénonce aussi la mauvaise gestion de l’entreprise, annoncé qu’un service minimum est observé depuis le début de la grève, lundi, conformément au code du travail gabonais.
Selon le syndicat, la prestation ‘’exécrable’’ des sous-traitants sur les ouvrages est responsable de la mauvaise qualité de service dans toutes les exploitations de la SEEG.
Tout en dénonçant l’emploi abusif des expatriés, notamment Français, sans nécessité et sans transfert de compétence, le SYPEG accuse le groupe Français Veolia, actionnaire majoritaire de la SEEG, d’être le seul initiateur et bénéficiaire des contrats passés avec les sous-traitants.
Les grévistes dénoncent également la ‘’pléthore’’ des effectifs à la direction générale, à l’origine, selon eux, du sectarisme, de l’ethnisme, du clientélisme et de l’affairisme dans l’entreprise, ainsi que de l’éclosion des groupes d’intérêts en son sein.
Le SYPEG, qui a fait savoir que la grève allait se poursuivre jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications, a engagé les négociations, lundi, avec les responsables administratifs et politiques (ministères de l’Energie et du Travail), ainsi qu’avec la direction générale de la SEEG.
C’est la première fois, depuis sa création en 1950, que la SEEG est confrontée à une grève. Le mouvement était prévisible eu égard aux énormes difficultés que connaît l’entreprise depuis 2007, marquée notamment par des coupures intempestives d’électricité et d’eau sur toute l’étendue du territoire national.
Face à autant de désagréments, le gouvernement gabonais a menacé, à plusieurs reprises, de résilier la convention le liant au groupe Veolia et commandité un audit de la SEEG dont les conclusions sont encore attendues.
Depuis 1997, année de la privatisation de la SEEG, environ 200 milliards de FCFA ont été investis dans l’entreprise au cours des dix premières années.
Pour la période 2010-2017, la SEEG, qui jouit du monopole dans la production et la distribution de l’eau et de l’électricité, a annoncé qu’elle allait investir 300 milliards de FCFA dans l’amélioration, non seulement de ses prestations mais aussi de l’outil de production.
Privatisée en 1997, la SEEG, qui emploie 1550 personnes, dont 12 expatriés, dispose d’un capital de 15 milliards de FCFA réparti entre Veolia (51%), des personnes morales (26,3%) et des personnes physiques (22,7%).