Une coalition d’ONG gabonaises emmenée par Cashbo a porté plainte ce 15 novembre contre l’ONG Transparency International-France «pour propos diffamatoires et calomnieux» à l’endroit d’Omar Bongo Ondimba. L’issue de cette plainte sera connue le 23 novembre selon les ONG.
Nouveau rebondissement à Libreville dans l’affaire des biens mal acquis. Transparency International-France est dans le viseur d’un groupe d’ONG gabonaises conduit par Cashbo, qui a déposé ce 15 novembre une plainte contre l’organisation de la société civile de lutte contre la corruption.
«La plainte a été déposé lundi auprès du procureur général de la République de Libreville. Nous avons reçu un rendez-vous pour le 23 (novembre). Notre plainte peut être rejetée ou pas mais nous irons jusqu’au bout», a déclaré Albert Kassa, porte-parole de Cashbo qu’il présente comme «une association politique de soutien aux actions du pouvoir en place» au Gabon.
«Nous sommes au nombre de cinq associations et ONG gabonaises» à l’origine de cette «plainte pour propos diffamatoires, calomnieux à l’endroit du défunt président gabonais (Omar Bongo) et incitation au trouble et à la révolte des Gabonais», a ajouté monsieur Kassa. «Si le parquet de Libreville se déclare incompétent, la justice suivra son cours. Nous pourrons nous diriger jusqu’en France ou à Berlin (siège de TI), pourquoi pas? Jusqu’à présent, nous avons confiance en la justice gabonaise», a-t-il précisé.
Les associations plaignantes gabonaises sont Cashbo, l’ONG Echos du Gabon, le Collectif des jeunes leaders, le Regroupement des ONG et associations du Gabon ainsi que le Collectif des mutuelles et coopératives du Gabon, regroupant environ 2.000 membres actifs. Les ONG prévoient aussi «un sit-in mercredi devant le Consulat de France à Libreville pour manifester (leur) mécontentement par rapport aux provocations de l’ONG TI», selon Albert Kassa. Dans son communiqué, le Cashbo laisse entendre que TI a agi sur instigation d’«hommes politiques français», qui n’ont pas été identifiés.
TI-France avait déposé en 2009 une plainte en France dans l’affaire des biens mal acquis en demandant une enquête sur le patrimoine en France des présidents Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale et Omar Bongo. Ces chefs d’Etat sont accusés par TI d’avoir acheté d’importants biens immobiliers en France d’une valeur de 160 millions d’euros avec de l’argent provenant des deniers publics. Le 9 novembre, la Cour de cassation française a jugé recevable la constitution de partie civile de TI selon laquelle cette décision permettra la désignation d’un juge d’instruction et l’ouverture d’une information judiciaire.