Les juges d’instruction Roger Le Loire et René Grouman ont été désignés pour enquêter sur l’affaire des biens mal acquis. Un dossier brûlant qui concerne les conditions d’acquisition d’un important patrimoine en France par les chefs d’État du Congo, de Guinée équatoriale et du Gabon.
On connait désormais les juges qui auront la lourde tâche de faire la lumière sur l’affaire des biens mal acquis. Il s’agit des juges d’instruction parisiens Roger Le Loire et René Grouman qui enquêteront sur le patrimoine en France de trois présidents africains, Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatorial), le défunt chef de l’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba, et leurs proches.
Cette désignation fait suite à l’arrêt historique rendu le 9 novembre par la Cour de cassation, qui a jugé recevable la plainte d’une ONG, Transparency International, spécialisée dans la lutte contre la corruption. D’après l’ONG, le patrimoine immobilier des trois chefs d’Etat en France s’élèverait à 160 millions d’euros. Le clan Bongo posséderait à lui seul une trentaine de luxueux appartements ou maisons.
L’enquête pourrait être riche d’enseignement car la police française a déjà mis au jour des choses surprenantes. Ainsi un fils d’un de ces chefs d’Etat disposerait de huit comptes bancaires bien fournis. Un autre aurait acheté une quinzaine de Ferrari et autres Aston Martin et ce n’est que le début de l’inventaire. Au Gabon, la décision de la cour française avait suscité des réactions du parti au pouvoir et de plusieurs ONG et associations. Le président gabonais, Ali Bongo, avait dénoncé «attitude arrogante et prétentieuse» de Transparency International.
Publié le 03-12-2010 Source : France 24 Auteur : Gaboneco