Le gouvernement gabonais a menacé, dans un communiqué rendu public, mardi à Libreville, de dissoudre l’Union nationale (UN, opposition) et de demander la levée de l’immunité parlementaire du député André Mba Obame, secrétaire exécutif du parti, qui s’est autoproclamé président de la République et formé un gouvernement ‘’insurrectionnel’’.
‘’En prenant la lourde responsabilité de s’autoproclamer président de la République et en formant une équipe gouvernementale insurrectionnelle, le député du 1er siège du Haut Como à Medouneu, André Mba Obame, celles et ceux qui ont accepté de faire partie de cette équipe ainsi que celles et ceux qui les y ont encouragés et soutenus, viennent de violer les dispositions constitutionnelles (…) et encourrent les sanctions et les peines prévues par loi’’, indique le communiqué.
Dans son communiqué, le gouvernement menace de traduire devant les tribunaux compétents de la République les principaux intéressés, de demander la levée de l’immunité parlementaire du député André Mba Obame auprès de l’Assemblée nationale ainsi que de pronconcer la dissolution de l’Union nationale conformément aux dispositions de la loi relative aux partis politiques.
Par ailleurs, le gouvernement a également menacé de radier de la fonction publique les agents de l’Etat figurant dans le gouvernement parallèle, ainsi que leurs instigateurs et se réserve le droit de prendre toutes autres mesures légales et réglementaires nécessaires relatives à cette situation.
Le gouvernement a demandé ’’aux Gabonais et Gabonaises ainsi qu’à toute autre personne résidant sur le territoire national de vaquer librement à leurs occupations et de ne donner aucun crédit à cette situation incongrue et bien inutile’’.
Le communiqué ’’demande aussi au corps diplomatique accrédité au Gabon, aux pays amis, aux organismes internationaux partenaires de poursuivre leurs activités en toute sérénité’’.
Ancien ministre de l’intérieur sous le régime du défunt président Omar Bongo Ondimba, André Mba Obame ’’AMO’’ s’est autoproclamé président de la République mardi et formé un gouvernement qualifié ’’d’insurrectionnel’’ par le gouvernement.
L’Union nationale est née au lendemain de l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, remportée par le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Ali Bongo Ondimba avec 41,79% des voix.
Candidat indépendant à ce scrutin, André Mba Obame était arrivé en troisième position avec 25,33% des suffrages, derrière l’opposant Pierre Mamboundou, crédité 25,64% des voix.
Un premier décompte donnait Ali Bongo vainqueur avec 41,73% des suffrages devant M. Mba Obame (25,88%) et M. Mamboundou (25,22%).