Les forces de sécurité gabonaises ont tiré des grenades lacrymogènes sur des centaines de manifestants d’opposition jeudi à Libreville, faisant des dizaines de blessés, rapportent des témoins. Les manifestants entendaient manifester leur soutien au leader de l’Union nationale, André Mba Obame, qui s’est autoproclamé président légitime mardi, un an et demi après l’élection controversée d’Ali Bongo Ondimba. Celui-ci avait été déclaré vainqueur avec 41,79% des voix, devant l’opposant historique Pierre Mamboundou (25,66%) et l’ancien ministre Mba Obame (25,33%). Le scrutin, jugé truqué par les opposants au fils du défunt Omar Bongo, avait été suivi d’émeutes dans tout le pays.
«Assumons nos responsabilités. Nous ne sommes pas moins courageux que les Ivoiriens ou les Tunisiens (…). L’Histoire est en marche, allons de l’avant!», a clamé mardi Mba Obame devant des milliers de ses partisans. Le ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou, a dissous mercredi l’Union nationale et accusé de «crime de haute trahison» son leader, qui s’est réfugié à la représentation des Nations unies à Libreville.