Mba Obame a-t-il eu tord de s’autoproclamé président du Gabon ? La Coalition des partis politiques pour l’alternance (CPPA) ne le pense. Pour la CPPA, dans sa déclaration de ce 28 janvier que nous publions in extenso, «le respect de la légalité ne doit pas seulement être imposé à un seul camp dans la vie politique de notre pays (…) Le Pouvoir doit se montrer le premier scrupuleux de la légalité pour ne pas donner libre cours à l’indiscipline sociale».
DECLARATION DU 28 JANVIER 2011
A l’issue de l’élection présidentielle très fortement contestée d’Août 2009, une partie de l’Opposition Gabonaise s’est regroupée au sein de la COALITION des Partis politiques pour l’Alternance (CPPA) dont l’Union Nationale est un des signataires pour continuer son combat pour l’alternance politique au Gabon.
Depuis les 12 et 19 Novembre 2010, une Chaine publique de l’Audiovisuelle française (France 2) a diffusé le documentaire LA France AFRIQUE OU 50 ANS DE SECRET D’ETAT dans lequel il était précisément affirmé que « …Monsieur Ali BONGO ONDIMBA n’a pas gagné l’élection présidentielle d’Août 2009. Que c’est au contraire Monsieur André MBA OBAME qui avec 42% des suffrages en était le vainqueur, les résultats ayant été inversés …».
Dès lors il n’y a rien d’étonnant que cette information venant une fois de plus d’une des puissances faiseur de rois en Afrique ait amené Monsieur André MBA OBAME à prendre des initiatives pour faire comprendre à toute la population gabonaise qu’il est le Président de la République légitimé par les suffrages.
Le Pouvoir a immédiatement réagi en prononçant les sanctions contenues dans son Communiqué du 25 janvier 2011
Quoi qu’il en soit et quoi que l’on en pense, le fond du problème posé à l’heure actuelle dans notre pays, se trouve à trois niveaux à savoir :
-Le respect de la souveraineté du peuple gabonais ;
-Le respect de la légalité par tous les acteurs politiques ;
-Les mobiles qui ont amené les médias français à diffuser un documentaire qui relate explicitement le déroulement de l’élection présidentielle d’Août 2009 et qui est donc pour l’Opposition une pièce importante du contentieux électoral.
L’exaspération de l’opposition réunie au sein de la CPPA est telle, qu’elle a l’impression que le Gouvernement ne recherche pas des solutions idoines pour une sortie de crise politique apaisée dans notre pays.
En effet, le Communiqué du Gouvernement du 25 janvier 2011 a qualifié d’illégal l’acte posé par Monsieur André MBA OBAME et déclaré l’UNION NATIONALE également en situation d’illégalité.
Est-il besoin de rappeler que depuis le début de la présente législature, les députés de l’opposition membres de la CPPA regroupés au sein du Groupe des Forces du Changement (GFC) à l’Assemblée Nationale n’ont eu de cesse d’attirer l’attention de leurs collègues de la Majorité sur le respect de la légalité des actes posés par le Pouvoir :
-Etablissement des nouveaux passeports sur la base des données biométriques,
-Etablissement des cartes d’Assurés de la CNAMGS sur la base des données biométriques,
-Recensement des fonctionnaires sur la base des fichiers biométriques ;
-Attribution des marchés publics le plus souvent par le gré à gré en violation des dispositions légales du code des marchés publics ;
La loi relative à l’utilisation des techniques et des données biométriques, votée par l’Assemblée Nationale et le Sénat, n’est toujours pas promulguée par le Président de la République pour être applicable.
C’est donc dire que l’établissement des nouveaux passeports, des cartes d’assuré de la CNAMGS et le recensement des fonctionnaires ne repose sur aucune base légale.
En raison des troubles qui caractérisent chaque élection dans notre pays depuis la Conférence Nationale de 1990, l’Opposition insiste fortement pour que les techniques et les éléments de la biométrie soient pris en compte dans l’assainissement du fichier électoral national et dans l’établissement des cartes d’électeurs.
Cela nous amène à dire haut et fort que le respect de la légalité ne doit pas seulement être imposé à un seul camp dans la vie politique de notre pays ; les changements des paradigmes ne sont pas incompatibles non plus avec le dialogue pour avancer. Il est important de redire haut et fort que le Pouvoir doit se montrer le premier scrupuleux de la légalité pour ne pas donner libre cours à l’indiscipline sociale.
Voilà le fond du problème et c’est sur ce constat que l’opposition a toujours prévenu la communauté nationale et internationale des risques que les différentes lois relatives aux élections faisaient courir au pays, la crise actuelle en est une illustration.
Pour notre part, au lieu d’afficher de part et d’autre l’importance des rapports de force, il est urgent qu’un dialogue soit ouvert pour trouver des solutions à la situation que nous connaissons. La répression n’est pas la solution au rétablissement de la sérénité nécessaire il est impératif que les sanctions et les autres mesures arrêtées par le Gouvernement soient reconsidérées.
Je vous remercie de votre bienveillante attention.
Les Présidents de la COALITION
Jules Aristide BOURDES OGOULIGUENDE CDJ
Léon MBOU YEMBI FAR
Victor Alain EYA MVEY MORENA UNIONISTE
Luc BENGONO NSI MORENA
Benoît-Joseph MOUITY-NZAMBA PGP
Zacharie MYBOTO UNION NATIONALE
P.O / Casimir OYE MBA