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L’UA exclut le recours à la force en Côte d’Ivoire pour le moment

Le Conseil Paix et sécurité (CPS) s’est réuni, vendredi soir, en marge du 16ème sommet de l’Union Africaine (UA), pour parler de la situation en Côte d’Ivoire. Des discussions « très dures » qui ont abouti à la mise en place d’un panel de chefs d’État dont les décisions seront connues dans un mois. Pas question en revanche d’intervenir militairement à Abidjan dans l’immédiat.

Il aura fallu plus de quatre heures aux pays membres du Conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine (UA) pour décider… de ne rien décider et de remettre leur décision à plus tard. Une chose, cependant, est sûre : il n’y aura pas d’intervention militaire en Côte d’Ivoire. Du moins, pas dans l’immédiat.

Le CPS, qui s’est réuni à huis clos vendredi soir, sous la présidence du Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, a annoncé la mise en place d’un « panel de chefs d’État » dont les conclusions sur le dossier ivoirien seront rendues d’ici un mois et qui seront « contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes ». La composition de ce panel sera connue ultérieurement, dans un délai « de 24 à 48 heures », a précisé le président mauritanien.

« L’essentiel, a insisté Jean Ping, le président de la Commission de l’UA, est de trouver à cette crise une solution politique négociée ». Il n’est donc plus question d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire pour en déloger Laurent Gbagbo. L’heure est à la discussion et c’est l’Afrique du Sud qui a proposé la mise en place du panel. Pretoria souhaitait également que soit envisagé un recomptage des voix, mais cette possibilité n’a pas été retenue par le CPS. Officiellement, « les discussions ont été fructueuses », mais en coulisses, on confesse qu’elles ont surtout été « très dures ».

Aucun représentant de la Côte d’Ivoire

Outre Abdelaziz, quatre chefs d’État participaient à la réunion : le Sud-Africain Jacob Zuma, le Nigérian Goodluck Jonathan, le Zimbabwéen Robert Mugabe et le Namibien Hifikepunye Pohamba. Le président burkinabè Blaise Compaoré, ancien facilitateur dans la crise ivoirienne, et le Premier ministre kenyan Raila Odinga, qui avait été dépêché par l’UA à Abidjan, sont également intervenus pendant les débats.

En revanche, aucun représentant de la Côte d’Ivoire n’était officiellement présent, le pays étant suspendu de l’organisation depuis le 9 décembre, et ce « jusqu’à l’exercice effectif du pouvoir par le président démocratiquement élu, Alassane Ouattara ».

Une autre réunion sur la Côte d’Ivoire doit se tenir ce samedi 29 dnas la soirée, en présence cette fois du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon. Le 16ème sommet des chefs d’État de l’UA s’ouvre, quant à lui, demain.

Par Anne Kappès-Grangé à Addis-Abeba

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