Les Égyptiens rendent hommage sur la toile aux martyrs de la révolte populaire. Des opposants gabonais appellent le président Ali Bongo à quitter le pouvoir. Et la mairie de Paris diffuse en ligne des milliers de données publiques.
Hommages aux martyrs égyptiens
Des pages Facebook pour honorer la mémoire d’Ahmed Basuney, professeur de 31 ans, d’Hussein Taha, étudiant de 18 ans, ou encore de Yasser Shoieb, tailleur de 27 ans. Le Web rend hommage aux manifestants tués depuis le début de la révolte égyptienne alors que les leaders du mouvement avaient appelé, dimanche, à une « journée des martyrs ».
Ce site publie ainsi les photos et les noms de dizaines d’Égyptiens morts au cours des deux dernières semaines, en rappelant les circonstances qui ont entouré le décès de ces manifestants dont la plupart ont été tués par balles.
Une liste de victimes de la répression que les internautes sont invités à compléter sur ce document ouvert aux contributions publiques. Un tableur sur lequel est recensé, pour l’heure, une cinquantaine de noms.
De son côté, l’ONU évoque, elle, plusieurs centaines de morts depuis le début des manifestations. Cette chanson, composée par le musicien Hany Adel, revient sur leur combat et leur rend hommage. Un morceau illustré par ce clip diffusé sur les sites de partage.
Mais l’icône des manifestations qui secouent l’Egypte reste néanmoins Khaled Said. Ce jeune homme de 28 ans a été battu à mort par des policiers d’Alexandrie en juin dernier après avoir diffusé sur Internet cette vidéo montrant deux officiers se partager de la drogue après un coup de filet. Il était alors devenu le symbole de la brutalité du régime et son décès avait provoqué, notamment sur le Web, un vaste mouvement de contestation qui a été relancé au lendemain de la révolution tunisienne.
Tensions au Gabon
Au Gabon, la contestation du régime du président Ali Bongo prend de l’ampleur depuis que l’opposant André Mba Obame s’est autoproclamé président du pays le 25 janvier dernier. Ce dernier multiplie en effet depuis plusieurs jours les appels à la mobilisation de ses partisans pour pousser l’actuel chef de l’Etat à quitter le pouvoir. Une mobilisation largement relayée sur la toile.
Plusieurs vidéos de rassemblements organisés par les supporters d’Obame circulent ainsi sur les sites de partage. Des manifestations qui ont réuni des milliers de protestataires demandant plus de liberté et de démocratie au Gabon comme ici à Bitam, dans le nord du pays.
Mais ces rassemblements ont parfois tourné à l’émeute comme on peut le voir sur ces images filmées à Libreville où des contestataires en colère ont incendié plusieurs voitures. Et signe que la situation est particulièrement tendue, de nombreux affrontements ont également éclaté entre protestataires et forces de l’ordre en marge de ces manifestations.
Une situation qui fait craindre le pire à Camarade, l’auteur de ce post sur le site Koaci.com. Il affirme que les violences au Gabon prennent en effet des proportions inquiétantes et pourraient plonger le pays dans le chaos. Mais il appelle néanmoins ses compatriotes à poursuivre la mobilisation tout en évitant de faire usage de la force pour ne pas légitimer la répression du camp Bongo.
En attendant, les opposants peuvent désormais compter sur le soutien d’une partie de la communauté gabonaise résidant à l’étranger. Plusieurs dizaines de partisans d’André Obame se sont en effet réunis samedi à Paris pour marquer leur solidarité avec les contestataires et réclamer au plus vite le départ d’Ali Bongo.
Une contestation qui se déroule dans les rues mais aussi sur le web et notamment sur Twitter. Les fils #revogab et #alidegage ont ainsi été créés par des opposants de Bongo et permettent de suivre en temps réel l’évolution de la situation sur place.