L’officier de gendarmerie Auguste Bibang, un membre du personnel d’appoint d’André Mba Obame, a été arrêté le 8 février alors que s’ouvrait dans la même journée, le procès des 23 personnes interpellées depuis la prestation de serment du secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN) le 25 janvier. L’audience a été reportée au 17 février.
Il ne fait plus bon d’avoir travaillé avec le président autoproclamé du Gabon, André Mba Obame. Si jusqu’ici les arrestations de ses partisans concernaient des personnes impliquées peu ou prou dans des manifestations publiques, l’arrestation d’Auguste Bibang, pas du genre à manifester selon ceux qui le connaissent, démontre que les forces de l’ordre pourraient avoir d’autres objectifs.
Auguste Bibang, le plus proche collaborateur d’André Mba Obame au sein de son personnel d’appoint, a en effet été arrêté ce mardi 8 février 2011 en fin de matinée par les éléments de la Direction Générale de Recherche (Gendarmerie Nationale), selon des sources familiales. Officier de gendarmerie lui aussi, il était en attente d’une affectation depuis la prestation de serment d’Ali Bongo. Il avait été nommé aide camp d’André Mba Obame alors que celui-ci était ministre de l’Education nationale. Avec le temps, il était devenu plus son assistant que son aide camp. Jusqu’à la mort d’Omar Bongo, il était chargé de mission du président de la République auprès de l’ancien ministre de l’Intérieur.
Son arrestation porte à vingt-quatre le nombre officiel des personnes interpellées depuis la prestation de serment du secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN) le 25 janvier. Parmi celles-ci, on compte Georges Bertrand Bekalé, le député suppléant de Jean Eyéghé Ndong. L’élu a été interpellé à son domicile, le 1er février à 5h00 du matin (4h00 GMT).
Par ailleurs, vingt-trois personnes arrêtées au terme des différentes émeutes depuis celle du samedi 29 janvier ont été présentées au Procureur de la République ce 8 février. Ces prévenus qui avaient obtenu la liberté provisoire le 2 février dernier, devaient être jugés ce mardi 8 février. Leur procès a été à nouveau reporté au 17 février. Selon des sources judiciaires, les chefs d’inculpations retenus contre ces prévenus concernent l’atteinte à l’ordre et à la sécurité publique. On compte également un ou deux dossiers concernant la destruction de biens d’autrui.
Joint au téléphone, Me Lubin Ntoutoume qui assure la défense des prévenus de l’UN, explique ce report: « Parce qu’il faut que le dossier nous soit communiqué, que nous puissions discuter avec les clients. Ce sont les droits de la défense qui étaient en cause ici et qui ont fait qu’on en arrive à ce report. Le dossier était en état d’être jugé. Mais les parties doivent pouvoir préparer leur défense correctement. C’est dans ce sens là qu’on a suscité un renvoi. C’est uniquement pour que tous les mis en cause aient le temps de préparer leur défense. Ils ont été arrêtés les uns après les autres à différents endroits, pour des motifs parfois différents, des conditions parfois différentes. Il faut donc une concertation avec tout ce monde.»
L’avocat a rappelé que ses clients, qui avaient précédemment obtenu du procureur la liberté provisoire, ont «tous comparu librement. Ils étaient tous là.» On notera que Me Ntoutoume n’était pas le seul à se constituer avocat des présumés vandales. Me Foumane Mengué s’était également constitué pour la défense de Georges Bertrand Békalé.
Interrogé au sujet des peines plausibles, Me Ntoutoume à laissé entendre qu’ «on ne peut pas envisager le type de sanctions encourues, le dossier ayant une connotation politique. Mais pour les condamner il faut également que les faits soient constitués.»