Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a entamé mardi dernier à Libreville, une large consultation des forces vives de la nation sur le différend frontalier de l’île Mbanié, opposant le Gabon à la Guinée Equatoriale, en prélude au prochain sommet tripartite Gabon-ONU-Guinée Equatoriale prévu à New York (Etats-Unis).
Selon une source proche du dossier, le chef de l’Etat a débuté ses consultations par les responsables des institutions constitutionnelles (Cour constitutionnelle, Cour des comptes, Conseil national de la communication, Conseil économique et social).
Mercredi, le tour est revenu aux gouverneurs des neuf provinces, aux anciens Premiers ministres et vice Premiers ministres et aux maires d’être reçus par le chef de l’Etat au palais de la présidence de la République, sur le front de mer, afin d’harmoniser les positions sur ce différend frontalier.
Les partis politiques, la société civile et la presse devraient boucler cette phase de consultation ouverte par le chef de l’Etat qui conduira lui-même la délégation gabonais au sommet tripartite prévu à New York. Une rencontre avait réuni en 2006 à Genève (Suisse), l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, feu le président Omar Bongo Ondimba (Gabon) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée Equatoriale) sur la résolution pacifique du différend frontalier opposant leurs deux pays.
Dans la perspective d’une solution négociée à ce litige frontalier, l’ONU a nommé en 2008, un médiateur, le Suisse Nicolas Michel, qui a été reçu en audience en novembre dernier à Libreville par le président gabonais, avant de se rendre en Guinée-Equatoriale.
Dans ce différend, le président Omar Bongo Ondimba avait une attitude plutôt conciliante. De son vivant, il avait proposé une exploitation commune de ressources de l’îlot litigieux à son homologue Obiang Nguema Mbasogo qui, pour sa part, semble dans une position plus nuancée.
Le président équato-guinéen se déclare prêt, lui aussi, à envisager, à titre transitoire, une solution négociée, mais il n’exclut pas de faire reconnaître, le moment venu, la légitimité de sa revendication par une instance juridictionnelle internationale.
Le Gabon et la Guinée Equatoriale avaient été sur le pied de guerre en 1972 lorsque le président Omar Bongo s’était rendu sur l’île Mbanié pour y planter le drapeau gabonais à l’époque où la Guinée Equatoriale était dirigée par Macias Nguema, oncle de l’actuel chef de l’Etat.
Le 26 février 2004, l’actuel président gabonais Ali Bongo Ondimba avait effectué une visite fortement médiatisée sur l’île litigieuse. Le Gabon et la Guinée Equatoriale se disputent les îles Mbanié, Conga et Cocotier situées à une trentaine de kilomètres au large des côtés gabonaises, potentiellement riches en hydrocarbures et ressources halieutiques.