Nous vous proposons un long extrait de la déclaration de l’opposant gabonais André Mba Obama, expliquant les raisons qui l’ont motivé à s’autoproclamer Président du Gabon, plus d’un an après la présidentielle remportée par Ali Bongo Ondimba. Il dit pourquoi il a fait le choix de se présenter aux législatives de son pays. Lire la déclaration.
[…]Face à la propagande orchestrée par le pouvoir illégitime tant pour discréditer que pour vilipender le Gouvernement légitime, le Conseil des Ministres a cru nécessaire d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur la situation politique au Gabon, notamment depuis la prestation de serment du Président élu et la mise en place du Gouvernement légitime.
Ainsi, le Conseil apporte les réponses ci-après à certaines interrogations légitimes des Gabonais
Pourquoi la prestation de serment et la mise en place du Gouvernement légitime ?
Le Président élu, Son Excellence André MBA OBAME n’a jamais reconnu la victoire de Monsieur Ali BONGO ONDIMBA. Il a toujours affirmé avec d’autres candidats que les résultats publiés n’étaient pas sincères et n’a de cesse eu comme principale revendication le recomptage des voix sur la base de la confrontation des procès verbaux. Autant de choses auxquelles se sont toujours opposés le candidat du PDG, la CENAP et la Cour Constitutionnelle. Le candidat André MBA OBAME avait promis au peuple gabonais qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que son vote soit respecté. C’est le combat que mène le Président élu avec l’appui massif des Gabonaises et des Gabonais.
Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Dès le 3 septembre 2009, les ingrédients du coup d’Etat électoral étaient réunis. Alors que la CENAP était en plénière aux fins d’approuver définitivement les résultats et ce conformément aux dispositions du Code électoral, le Ministre de l’Intérieur précédé par des Bérets rouges avait fait irruption dans la salle des délibérations pour lire des résultats concoctés par ses services et qui donnaient la victoire à monsieur Ali BONGO ONDIMBA.
C’est le lieu de rappeler que la compilation des résultats par l’assemblée plénière de la CENAP, seule instance de décision en période électorale, n’était pas encore terminée au moment de l’intervention du Ministre de l’Intérieur.
Malgré cette forfaiture annoncée, le Président élu, Son Excellence André MBA OBAME privilégia néanmoins la voie de la légalité républicaine, quoique convaincu de la partialité de toutes les institutions chargées de gérer la transition, et particulièrement la Cour Constitutionnelle.
La Cour Constitutionnelle ayant validé le coup d’Etat électoral, monsieur André MBA OBAME et d’autres candidats prirent la ferme position de ne jamais trahir le peuple gabonais en reconnaissant Ali BONGO ONDIMBA comme Président de la République gabonaise.
Cette position de l’ancien candidat, Secrétaire Exécutif de l’Union Nationale devenu, est restée constante. Elle est depuis renforcée par la survenance de faits nouveaux. Il s’agit de la diffusion par la chaîne publique de télévision France 2 d’un documentaire financé par des institutions publiques françaises dans lequel des personnalités introduites dans les secrets des princes ont clairement indiqué que c’est bien André MBA OBAME qui a gagné l’élection présidentielle du 30 août 2009. A cela s’ajoutent les révélations du site Wikileaks, notamment la dépêche n°1473 dans laquelle l’ambassadeur des Etats-Unis en France recommande à madame le secrétaire d’Etat Hillary CLINTON de conseiller au Président Barak OBAMA de ne pas reconnaître monsieur Ali BONGO ONDIMBA comme vainqueur de l’élection présidentielle; les résultats ayant été inversés au détriment de monsieur André MBA OBAME, le Président réellement élu par le peuple gabonais.
Au demeurant, du point de vue juridique, il s’agit là de deux faits nouveaux qui permettent de rouvrir le débat sur le contentieux électoral de 2009. Faut-il rappeler qu’en la matière, il n’y a aucune prescription. De ce fait, rien n’interdit à monsieur André MBA OBAME de saisir d’autres juridictions compétentes à l’étranger aux fins de constater la pertinence de ces faits nouveaux et de contester alors la décision de la Cour constitutionnelle gabonaise. C’est d’ailleurs le sens donné à la saisine par des avocats internationaux commis par ce dernier. C’est aussi le sens des consultations des responsables politiques africains et occidentaux qu’il a rencontrés durant son récent séjour hors du Gabon.
Pourquoi le Président élu s’est-il présenté aux élections législatives ?
Le Président André MBA OBAME s’est présenté aux élections législatives par respect pour ses électeurs et pour confirmer son mandat. Il faut savoir que cette élection était la conséquence de son exclusion du Parti Démocratique Gabonais (PDG) sous les couleurs duquel il avait été élu député. Il s’agissait de démontrer à ce parti que son charisme et sa personne étaient le socle de son mandat et non son appartenance au PDG. Ce faisant, il ne se rendait pas au système qui avait tout mis en œuvre pour le faire battre et prouver ainsi son impopularité supposée.
Peut-on prouver la victoire de Son Excellence André MBA OBAME ?
Il n’a toujours demandé que cela, par le biais du recomptage en confrontant les procès verbaux issus des bureaux de vote. L’obstination de la Cour Constitutionnelle à refuser cette opération pourtant prévue par le code électoral traduit la volonté de cacher la vérité des urnes.
Pourquoi avoir demandé la protection des Nations Unies ?
Suite à l’acte historique posé à travers la prestation de serment et la mise en place du Gouvernement légitime, il était indispensable de tout mettre en œuvre pour éviter que le problème politique posé soit étouffé dans l’œuf par le pouvoir illégitime en portant atteinte à l’intégrité physique et morale des acteurs principaux de la restauration de la victoire du Président MBA OBAME. Il s’agissait aussi d’impliquer la Communauté internationale dans le règlement de la crise politique gabonaise, les arbitres intérieurs s’étant disqualifiés.
Quid du dialogue avec le pouvoir illégitime?
Le Gouvernement légitime prend acte des différentes initiatives relatives à l’organisation d’un dialogue avec le pouvoir illégitime. Tout en rappelant qu’il n’a mandaté personne à cet effet, le Conseil des Ministres considère que pour renforcer la Démocratie et asseoir durablement la vie politique au Gabon, il faut au préalable rétablir la vérité des urnes de l’élection présidentielle du 30 août 2009.
source: afreekelection