Un ancien candidat indépendant à l’élection présidentielle anticipée gabonaise du 30 août 2009, Bernard Oyama, a exhorté, mercredi à Libreville, le secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN-dissous), André Mba Obame, et ses partisans à sortir des locaux du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) où ils sont réfugiés depuis le 25 janvier 2011.
Ils doivent ‘’sortir de leur « cachette » pour se consacrer au développement du pays dans leur domaine qui est la politique’’, a déclaré, dans une interview à l’AGP, M. Oyama, le premier candidat à avoir reconnu la victoire du président Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle du 30 août 2009.
Le 25 janvier 2011, M. André Mba Obame s’est autoproclamé président de la République et formé un gouvernement parallèle de 18 membres. Il s’est ensuite réfugié dans les locaux du PNUD avec les membres de son gouvernement et quelques cadres de son parti dissous.
Président du Mouvement des progressistes républicains (MPR), un regroupement qui affiche sa neutralité par rapport aux deux blocs que constituent la majorité présidentielle et l’opposition, Bernard Oyama a condamné l’acte de M. André Mba Obame.
’’C’est un acte courageux qu’il a posé, mais je pense que le pays a des lois et des règles qu’il faut respecter’’, a-t-il dit, soulignant que l’acte posé par M. Mba Obama est de nature à jeter le trouble dans le pays et à décourager les investisseurs et autres hommes d’affaires qui voudraient investir au Gabon.
‘’La Cour constitutionnelle avait validé les résultats de l’élection présidentielle, à ce niveau, je pense que l’élection est totalement terminée’’, a fait remarquer M. Oyama qui vit à New-York (Etats-Unis) depuis le début des années 1990.
Il a en outre relevé l’attitude contradictoire de M. Mba Obame en se portant candidat aux élections législatives partielles de février 2010, cinq mois après la présidentielle dont il revendique la victoire.
‘’Par cette démarche, il a implicitement reconnu les institutions en place’’, a affirmé M. Oyama.
’’L’élection a eu lieu depuis plus de 15 mois et c’est très étonnant que cet ancien candidat à l’élection présidentielle s’est représenté aux élections législatives partielles (février 2010), dans le département du Haut-Como, qu’il a d’ailleurs remportées’’, a-t-il fait remarquer.
Evoquant, par ailleurs, les élections législatives prévues cette année au Gabon, le président du MPR a estimé que le toilettage du fichier électoral s’avère nécessaire afin d’éviter les contestations postélectorales.
M. Oyama s’est dit ouvert à toute concertation républicaine autour de la possibilité d’introduire les données biométriques sur les listes électorales.