L’opposant André Mba Obame, qui s’est autoproclamé président du Gabon le 25 janvier, a quitté dimanche l’agence onusienne de Libreville où il était réfugié mais la situation reste tendue avec un déploiement de forces anti-émeutes devant le siège de son parti.
M. Mba Obame ainsi que la trentaine de personnes — son « gouvernement » et des cadres l’Union nationale, son parti — de sa délégation ont quitté à 10h15 (09h15 GMT) le siège du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en voiture sans être inquiétés par la police.
M. Mba Obame, qui a pris la direction de la Sablière, quartier huppé du nord-ouest de la capitale, avait alors donné rendez-vous à ses sympathisants au siège de l’Union nationale à quelques centaines de mètre du Pnud.
Plusieurs dizaines de sympathisants l’y attendaient mais se sont dispersés après l’arrivée de policiers anti-émeute qui en ont interdit l’accès et quadrillé toute la zone.
Des sympathisants ont insulté à distance les forces de police qui ont formé des barrages devant le siège de l’UN et dans les rues adjacentes.
« Pour mesure de précaution et de sécurité, nous avons décidé que le bureau de l’UN n’irait finalement pas au siège », a affirmé à l’AFP un cadre de l’Union nationale.
Ex-ministre de l’Intérieur, ex-baron du parti au pouvoir et actuellement député, Mba Obame revendique la victoire à l’élection présidentielle d’août 2009 à l’issue de laquelle il est officiellement arrivé troisième et qui a été remportée par Ali Bongo, selon les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle et contestés par l’opposition.
Dimanche, les Nations unies ont expliqué comment avait été décidé le départ de M. Mba Obame du Pnud.
Un communiqué précise que le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a rencontré le président gabonais Ali Bongo Ondimba qui se trouvait à New York et dépêché une mission technique de haut niveau à Libreville, du 24 au 26 février. Les délégués ont rencontré les autorités gabonaises et les opposants réfugiés au Pnud.
« La mission s’est déroulée dans de bonnes conditions et les membres du groupe ont quitté volontairement les locaux du Pnud le 27 janvier », poursuit le texte.
Samedi soir, M. Mba Obame avait affirmé à l’AFP qu’il avait rencontré ces émissaires. « On n’avait pas vocation à s’éterniser au Pnud. On n’était pas venu se cacher. Nous voulions attirer l’attention des Nations unies sur la situation au Gabon », a poursuivi AMO, qualifiant son action de « belle et grande victoire. Une belle avancée ».
« Certes, nous n’avons pas été reconnus par des pays certes mais il y a deux semaines, Ben Ali et Moubarak étaient reconnus par la communauté internationale. Aujourd’hui, celle-ci a reconnu les demandes de leurs peuples. Nous sommes dans un combat politique dont le peuple est juge », a commenté samedi soir M. Mba Obame faisant référence aux dirigeants tunisien et égyptien renversés.
L’Union nationale a été dissoute par le ministère de l’Intérieur le 27 janvier pour « non respect des principes démocratiques; atteinte à la forme républicaine de l’Etat; atteinte à la souveraineté nationale; trouble à l’ordre public ».
M. Mba Obame avait précisé que l’occupation du Pnud n’était « pas une fin »: « Nous continuons notre combat. Je me considère toujours comme le président élu du Gabon ».
Ces gaboniaiséries ne sont plus d’ordre à nous intéresser vraiment. Il faut laisser le temps faire son travail. Les Gabonais ont déjà oublié les élections et tout ce qui tourne autour. Si elles ont servi à quelque chose pour tirer quelques léçons dans l’avenir, tant mieux. Toutefois, c’est très bien que ces compatriotes réjoignent leurs familles.